Le trafic a porté sur 4,3 Mt l’année dernière, soit une baisse de 6 % en un an. Frappé par la baisse de la demande mondiale en biocarburants, le port de Rotterdam a vu son activité dans ce secteur se contracter de 6 % l’année dernière, à 4,3 Mt. Le ralentissement a touché en priorité les volumes d’éthanol (− 9 %, à 1,7 Mt) et d’ETBE (− 16,6 %, à 750 000 t). À l’inverse, les transports de diesel bio ont porté sur 1,8 Mt, en hausse de 13 % en un an.
Dans le détail, plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement dans le transport d’éthanol affectant aussi bien le trafic à l’import (− 15 %, à 1,7 Mt) qu’à l’export (− 25 %, à 600 000 t). Principal pays producteur, les États-Unis ont limité leurs livraisons vers Rotterdam à 200 000 t en 2010, contre 300 000 t auparavant. De son côté, le Brésil a réduit de 9 % ses exportations (100 000 t au total) pour pourvoir à ses propres besoins face aux mauvaises récoltes de cannes à sucre. Enfin, l’Espagne qui dispose de sa propre usine de production d’éthanol aux Pays-Bas a stoppé toute importation de ce carburant vers les installations portuaires de Rotterdam.
Quant aux pays importateurs d’éthanol, comme la Suède et le Royaume-Uni, ils ont diversifié leurs sources d’approvisionnement. De fait, Rotterdam a perdu son rôle de plaque commerciale pour l’éthanol au profit de l’Espagne, de la France et de la Suède.
Plus dynamiques, les échanges commerciaux de biodiesel se sont étoffés dans le port néerlandais aussi bien à l’importation (+ 11 %, à 1 Mt) qu’à l’exportation. L’Indonésie est devenue en 2011 le principal pays exportateur de ce carburant propre. Sa contribution compense ainsi la baisse des livraisons en provenance d’Argentine. L’Allemagne a multiplié par 2,5 ses importations de biodiesel en 2011, à plus de 200 000 t. À l’inverse, le Royaume-Uni a divisé par deux ses besoins.
Hormis son rôle de plaque tournante dans le commerce mondial des biocarburants, Rotterdam dispose aussi de ses propres installations permettant la production 2,5 Mt de « carburants verts ».