Depuis le début de l’année, l’inquiétude monte du côté des dockers marseillais en même temps que les grues d’Euroméditerranée. « On nous a promis de belles choses, il faut du concret aujourd’hui », se plaint Daniel Manca, secrétaire général des dockers des bassins Est. « On ne veut pas d’un port où les touristes remplacent les ouvriers. » « Le trafic sur les bassins Est ne cesse de décroître », renchérit Pascal Galéoté, son homologue au GPMM qui dénonce la mainmise « des promoteurs qui transforment le domaine portuaire en zone tertiaire » sous l’égide de l’établissement public Euroméditerranée.
Le 24 février, les représentants CGT des différentes corporations portuaires ont tenu une conférence de presse au pied de la tour de la CMA CGM. Plus qu’un symbole, quelques jours auparavant, Jacques Saadé a déclaré à La Provence « qu’il faut que les bassins de Marseille gardent la croisière et les passagers, et que les marchandises aillent à Fos ». La petite phrase a mis le feu aux poudres. Des arrêts de travail de 24 h pour la SNCM et de la CMN, et de 3 h pour les dockers et les agents du Grand port maritime de Marseille ont marqué cette journée où les syndicalistes ont accompagné une délégation au Conseil régional Paca et chez le préfet de Région pour exprimer leurs inquiétudes sur l’avenir des bassins Est. Un coup de semonce. Le 29 février, dans le cadre de l’action de la confédération européenne des syndicats, le port a de nouveau été paralysé pour 24 heures.
