« Nous avons bien résisté dans une conjoncture difficile », confie Jean-Michel Sévin, directeur de Ports normands associés (PNA), regroupant les ports de Caen et de Cherbourg. Globalement, le trafic cumulé des deux ports, Caen et Cherbourg, accuse un repli de 4,8 % à 5,3 Mt. Le trafic portuaire est retombé à des niveaux de celui de la crise de 2009, qui est le score le plus bas depuis la création de Ports normands associés en 2005.
Les liaisons transmanche ont tiré les trafics vers le bas. La parité entre la livre sterling et l’euro, d’une part, et la vive concurrence entre les opérateurs d’autre part ont eu raison de ce courant de trafic. La surcapacité sur les rotations avec le sud de l’Angleterre et des prix bas ont entraîné un repli global du trafic de 6,1 %. Le gestionnaire des ports relativise cette contre-performance par la résistance plus active de Caen, « qui suit l’évolution tendancielle de l’ensemble du transmanche », souligne Jean-Michel Sévin.
Les ports de Caen et Cherbourg ont constaté une croissance de leurs trafics de conventionnels. Sur le port de Caen, les trafics de conventionnel enregistrent une diminution de 11,5 %. Les céréales accusent un recul de 150 000 t. Plus qu’une tendance sur le port, il s’agit d’un retour après une année 2010 exceptionnelle pour les vracs agroalimentaires. Pour compenser partiellement cette diminution, les mélasses confirment leur implantation sur le port normand. La situation de Cherbourg est différente avec un trafic en forte hausse, « plus du double », précise le directeur de Ports normands associés. Un doublement qui intervient surtout par l’arrivée de trafic de sel et de charbon mais qui devrait difficilement se pérenniser.
Après une année 2011 aux nombreux défis, la direction des deux ports reste optimiste pour les mois à venir. Sur le transmanche, les événements récents intervenus au Nord et la restructuration des services devrait permettre aux opérateurs de retrouver des conditions d’exploitation plus proche de la normale, selon la direction du port. Sur le port de Caen, l’extension du terminal de Ouistreham visant à optimiser l’organisation logistique de cet espace et en accroître l’attractivité. Enfin, les deux sites de PNA misent sur les énergies marines renouvelables dont l’appel d’offres pour l’éolien en mer est attendu au printemps. Alstom a opté pour Cherbourg pour le développement industriel tout comme EDF. Le site de Caen serait utilisé comme base de vie et de maintenance du site éolien de Courseulles-sur-Mer. « 2012 s’ouvre avec confiance, a souligné Jean-Michel Sévin. La redynamisation des deux places portuaires prend corps. »