L’année 2011 s’est terminée sur une note plutôt pessimiste avec un retrait du trafic de 1,7 % à 30,6 Mt. Composante majeure du trafic nantais, les trafics énergétiques ont souffert de la situation climatique et économique. Climatique parce que les douceurs de l’hiver ont vu la centrale de Cordemais tourner au ralenti et donc consommer moins de charbons. Économique en raison d’une évolution structurelle du marché des produits raffinés de Donges. Ils partent traditionnellement pour les États-Unis, mais la demande locale s’est satisfaite de la production locale. Enfin, le GNL s’est retrouvé dans une spirale descendante. Elle accuse un recul de 21 % à 3,9 Mt. Encore, la demande européenne de gaz s’effrite et la mise en service de nouveaux terminaux dans les ports français, notamment Marseille, a des effets jusqu’à Nantes. Si les trafics traditionnels nantais vivent un tournant, les marchandises diverses et certains vracs ont su tirer leur épingle du jeu. Ainsi, globalement, les trafics non énergétiques progressent. Dans ce lot, les trafics conteneurisés affichent de bons résultats avec une hausse de 6 % à 175 000 EVP. Une performance compte tenu de la réorganisation pendant l’année de deux lignes importantes pour le port, celle de CMA CGM sur les Antilles et celle de MSC sur l’océan Indien et l’Australie. Du côté des diverses, la hausse est aussi tirée par le score sans appel de l’autoroute de la mer entre Saint-Nazaire et Gijon qui a doublé son trafic à 1 Mt, soit 18 000 poids lourds. « De cette réussite, nous en sommes venus à discuter avec l’opérateur pour avancer le passage à une desserte quotidienne. Elle pourrait intervenir en 2012 quand le plan original l’a prévu en 2013 », a indiqué Jean-Pierre Chalus, président du directoire du GMPNSN. Enfin, pour fermer ce chapitre des performances, le port a vu son trafic céréalier pulvériser son record pour la seconde année consécutive à 1,6 Mt.
À la lumière de ces trafics, le président du directoire et le président du conseil de surveillance, Francis Bertolotti, ont présenté la « philosophie du visage futur du port ». Le port a dévoilé une enveloppe de 25 M€ pour l’année à venir. « Nous sommes dans la phase d’études de nombreux projets, a souligné Francis Bertolotti. Les travaux interviendront plus tard. » Ainsi, sur la partie aval, dans le secteur du Carnet, le port prévoit de créer une zone de 100 ha à 150 ha pour y accueillir des activités liées aux écotechnologies. Un peu plus loin, sur la zone de Donges Est, le port veut réserver une grande partie à des espaces naturels et implanter dans la partie nord de ce secteur une zone d’activité logistique. Enfin, sur Montoir, le port doit changer véritablement de visage d’ici 2020. Il prévoit d’allonger les quais pour ouvrir 350 m supplémentaires de quais pour le terminal à conteneurs et de déplacer à cheval entre l’amont et l’aval du pont de Cheviré le parc pour les trafics des autoroutes de la mer ou de voitures neuves. Un allongement de 200 m de quais supplémentaires est aussi prévu pour accueillir des trafics d’activités industrielles et de colis lourds liés aux énergies marines renouvelables. En arrière de ces quais, des zones industrielles et logistiques permettront aux entreprises une implantation. « Nous avons besoin de terrains pour 2020. Nous créons les conditions pour qu’il existe sur le port et dans la région l’émergence d’une nouvelle filière industrielle liée aux éco-industries. Le port est un élément qui vient s’ajouter à d’autres comme la formation, la recherche et l’innovation », a rappelé Jean-Pierre Chalus.