La piraterie baisse sauf en Afrique

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Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2011, les actes de piraterie ont baissé de 1,3 % à 439 actes déclarés. Le langage des chiffres cache parfois la réalité des faits. Cette stabilité dans le nombre d’actes de piraterie est toute relative. En fait, il y a eu six actes de moins en 2011 que l’année précédente. L’élément majeur du rapport annuel de l’IMB montre que le nombre de délits perpétrés le long des côtes africaines demeure élevé avec 54 % des événements enregistrés. Et d’abord les côtes somaliennes qui demeurent un foyer important de ce phénomène. Le nombre d’actes de piraterie est passé de 219 en 2010 à 237 en 2011. Plus d’actes mais moins de prises pour les pirates en 2011. Le nombre de navires capturés en 2011 est passé de 49 à 28. « Le nombre d’actes de piraterie aurait pu être bien plus élevé, souligne le rapport de l’IMB, sans les efforts entrepris par les forces navales sur zone. » Pour le directeur de l’IMB, le capitaine Pottengal Mukundan, « la prévention menée par les forces navales, l’application stricte des Best Management Practices et les effets dissuasifs du personnel armé à bord participent largement à voir le nombre d’actes diminuer ». Et le directeur de l’IMB alerte aussi les autorités sur la nécessité de voir ces personnels privés armés à bord des navires répondre à des critères. Il demande une réglementation à propos de ces personnels et une sorte de vetting, contrôle effectué par les soins de l’armateur. Un phénomène nouveau est survenu en 2011 avec la capture d’un navire d’un pays voisin de la Somalie pendant son attente sur rade.

L’Ouest n’est pas oublié

Si l’est du continent africain préoccupe toujours, l’Ouest n’est pas oublié. Le Nigeria entre pour 10 événements enregistrés. Un chiffre qui ne reflète pas la réalité puisque selon le Bergen Risk Solutions, il y aurait plus de 34 attaques perpétrées au Nigeria et une vingtaine dans le pays voisin du Bénin qui n’auraient pas été enregistrées. Les navires pris par les pirates seraient détenus environ 10 jours.

La baisse du nombre d’attaques de pirates est principalement localisée en Extrême-Orient. Les navires abordés pendant leur attente sur rade au Bangladesh sont en nette diminution. En mer de Chine, les actes de piraterie sont passés de 31 à 13. Seule région à voir le nombre d’actes de piraterie augmenter en Extrême-Orient, l’Indonésie avec 46 attaques.

La piraterie continue de tuer des marins

Si le nombre d’actes de piraterie est en baisse dans le monde, le rapport annuel de l’IMB expose les conséquences humaines de ce phénomène. En 2011, les pirates ont tué huit marins, dont sept en Somalie et un dans le golfe d’Aden. Un nombre qui est stable sur l’année. Sur les cinq dernières années, ce sont 42 marins tués par des pirates. De plus, le nombre de personnels navigants blessés par des pirates a progressé passant de 37 en 2010 à 42 en 2011. Au total, ce sont 895 marins touchés par ces actes, soit sous forme de kidnapping, soit pris en otage, blessés, tués ou encore agressés. Les prises d’otage, note le rapport de l’IMB, sont en diminution en nombre de marins. Après deux années 2009 et 2010 dont le nombre de marins pris en otage a dépassé la barre des 1 000 personnes, ils sont revenus en dessous de ce cap en 2011 avec 805 prises d’otages en 2011. Le sort des marins est d’autant plus alarmant que les attaques sont de plus en plus violentes. Elles sont réalisées avec des armes à feu et des armes blanches pour la majorité.

Le Bureau maritime international participe largement aux conséquences humaines de ce phénomène de piraterie. Il soutient notamment la campagne de SOS (Save our Seafarers, sauvez nos marins) dont le lancement date du mois de mars. Cette campagne auprès des médias a permis de mobiliser les classes politiques de toutes les nations concernées. « Cette campagne a permis à la communauté maritime internationale de parler d’une même voix », souligne le rapport de l’IMB. De plus, une alliance entre les armateurs, les syndicats de marins, les responsables des armements, les sociétés de manning, les assureurs et les associations caritatives a créé le MPHRP (Maritime Piracy: a humanitarian Response Program, la piraterie maritime: une réponse humanitaire). Il s’agit d’un programme pour venir en aide aux marins et à leurs familles pendant la prise d’otage. Les derniers chiffres montrent que les marins sont parfois détenus pendant plusieurs mois dans des endroits à terre et subissent des abus physiques et psychologiques.

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