Le Grand port maritime de La Rochelle (GPMLR) a fini l’année 2011 sur un triple record. En premier lieu, avec une hausse légère, 0,14 %, le GPMLR finit l’année à 8,4 Mt. « Une performance que nous devons analyser avec les chiffres de 2009 et 2010. Au cours de ces deux années, le port a enregistré d’abord une baisse de 5 % puis une hausse de 12 %. Dans le contexte économique actuel, notre progression prend toute sa dimension », a souligné Nicolas Gauthier, président du directoire du GPMLR lors de la présentation des résultats le 13 janvier à La Rochelle. En 2011, le port a souffert de la crise économique mais aussi de mouvements sociaux sur les premiers mois de l’année avec la réforme portuaire. L’analyse des courants de trafic montre que ce résultat est tiré par les vracs agricoles et les autres vracs. Les premiers, composés de tourteaux et d’engrais, ont augmenté de 6,9 % à 673 752 t. Les autres vracs se sont envolés de près de 70 %. Composés des trafics comme des coils, de l’aluminium ou d’éoliennes, les autres vracs « annoncent de nouveaux développements dans le port », a continué le président du directoire. Deux courants en hausse quand les composantes traditionnelles du port affichent des baisses. Les produits pétroliers perdent 2,4 % à 2,4 Mt. Les céréales perdent 1,6 % à 3,5 Mt et les produits forestiers diminuent de 1 % à 863 271 t. Sur ce dernier courant, si les bois continuent leurs replis, la pâte à papier bat un record à 680 000 t. Ces chiffres en hausse sont aussi pour le port charentais une étape puisqu’il est passé, en trafic global, devant le Grand port maritime de Bordeaux, dont la direction du port ne fait pas trop étalage. « Nous militons pour une progression de tous les ports français. »
Outre le record de trafic global, le GPMLR affiche un record sur le trafic ferroviaire. Pour la première fois de son histoire, le port dépasse la barre du million de tonnes traitées par ce mode de transport. « En un an, nous avons vu nos trafics ferroviaires progresser de 14 % et de 57 % sur trois ans », souligne Nicolas Gauthier. Une progression que la direction du port estime portée par deux éléments: d’une part, les investissements en infrastructure faits sur le réseau ferroviaire repris par l’autorité portuaire. D’autre part, l’OFP La Rochelle a vu son trafic croître de 9 %. L’opérateur ferroviaire devrait atteindre l’équilibre de cette année. « Nous avons bouclé la première année d’exercice plein avec un chiffre d’affaires de 1,6 M€. Nous affichons un résultat économique positif », continue le président du directoire. En 2011, le ferroviaire atteint 12,6 % des pré et post-acheminements, la route entre toujours pour 81,4 %. Le GPMLR a donc emprunté la voie dictée par la réforme portuaire de 2008, à voir les modes de transport massifié entrer pour 25 % dans les pré et post-acheminements. « Nous pourrions atteindre cette part d’ici sept ans », estime Nicolas Gauthier. Cet objectif est conditionné à faire « sauter » les goulets d’étranglement ferroviaires de la région.
Enfin, pour compléter la collection de médailles, le Grand port maritime de La Rochelle a aussi battu son record de croisiéristes à 36 466 passagers. Le port a accueilli 23 escales de navires de croisières en 2011, dont 19 navires de grande taille. L’arrivée de MSC et de Costa Croisières en tête de ligne sur La Rochelle participe activement à ce record. Le port investit dans un nouveau terminal de croisières. Avant cela, il prévoit un parking pour les croisiéristes qui embraquent à La Rochelle et un scanner à bagages pour respecter les normes en matière de contrôle.
L’essai marqué, 2012 devra le transformer. La seule inconnue actuelle porte sur la politique tarifaire. Le port a décidé d’une augmentation de 2,2 % en global. Pour les manutentionnaires, ce chiffre ne reflète qu’une infime partie de la réalité qui estime la hausse des tarifs portuaires à plus de 45 %.
