Implantée depuis 1929, la raffinerie de Petit-Couronne était exploitée jusqu’en 2008 par le groupe anglo-néerlandais Shell. Avec celle de Reichstett, en Alsace, elle est passée aux mains du raffineur Petroplus, basé à Zug (Suisse). En octobre, Petroplus avait fait part d’un projet de “reconfiguration” du site, susceptible de déboucher sur la fermeture de l’unité d’huiles de base (120 emplois). Mais c’est le 27 décembre que la situation s’est dégradée avec l’annonce par Petroplus du gel d’une ligne de crédit d’un milliard d’USD. Trois jours plus tard, le groupe annonçait que les discussions se poursuivaient avec les banques dans un esprit ouvert et constructif, mais que le groupe allait mettre à l’arrêt temporairement trois de ses cinq raffineries, celles de Petit-Couronne, d’Anvers et de Cressier (Suisse). Entre-temps, le Gouvernement français indiquait qu’il était mobilisé sur ce dossier et avait sollicité la médiation du crédit français.
À Petit-Couronne, les opérations d’arrêt ont débuté. L’intersyndicale de Petroplus est fortement mobilisée pour sauvegarder l’outil de travail . Plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déjà été accueillis sur le site, Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), François Hollande (PS), Hervé Morin (Nouveau Centre). D’autres devaient venir cette semaine.
Les problèmes de la raffinerie Petroplus concernent aussi très directement les portuaires. En termes de trafic, la raffinerie représente environ 2 à 2,5 Mt de trafic pour Rouen.
Petroplus emploie directement sur son site couronnais 550 salariés. L’impact est cependant plus large avec les emplois indirects générés (sous-traitants, métiers portuaires, etc.). Plus généralement, cette situation met en exergue les difficultés du secteur du raffinage en Europe et en France.
