Après avoir été gérées par Gulfcom depuis 2006, les autorités portuaires ont décidé de lancer un nouvel appel d’offres pour la concession du port de Moroni. Dès le début du mois de décembre, le journal comorien Al-Watwan a annoncé la nouvelle société désignée pour la concession du port de Moroni. Cette concession est revenue à la société Cofipri, société luxembourgeoise comprenant en son sein des investisseurs privés et venant s’appuyer sur Bolloré Africa Logistics pour l’aspect opérationnel. Le port a attiré des convoitises puisque six sociétés ont concouru. À peine annoncée, la concession du port de Moroni a suscité bien des jalousies, notamment de la part de la société tanzanienne. Selon un journaliste de Al-Watwan, l’offre de Cofipri aurait été la moins disante en termes financier. La direction du port répond que l’aspect financier de cet appel d’offres n’entre que pour 30 % dans la décision finale, les 70 % restants portant principalement sur les investissements. Dans l’échelle de ces critères, Cofipri prend la première place, même si les autres sociétés ont affiché une enveloppe plus grosse pour le port.
Du pain sur la planche
En prenant la concession de ce port, Cofipri, et par voie de conséquence Bolloré Africa Logistics, a du « pain sur la planche ». Dans un communiqué, le groupe de manutention basé à Puteaux s’engage à « rehausser l’attractivité du port de Moroni, qui devrait retrouver toute sa place pour dynamiser l’économie comorienne ». Dans une étude réalisée par la Commission de l’océan Indien en 2009, le port de Moroni affiche de piètres résultats. Avec un trafic 2008 de 10 031 EVP, le port de Moroni décharge principalement des boîtes pleines. À l’embarquement, environ 98 % du trafic conteneurs est constitué de vides. Toute la difficulté du port est de s’inscrire dans les schémas logistiques des armateurs. Avec un quai de 100 m de long pour un tirant d’eau de 4,5 m, les capacités nautiques de ce port obligent les armateurs à décharger sur rade pour transférer sur le quai par un système de barges. Bolloré Africa Logistics prévoit des investissements en infrastructures et en matériel. Le contrat signé le 15 décembre prévoit un délai d’un mois avant de prendre possession du port. Pour le personnel, Bolloré Africa Logistics s’est engagé à reprendre l’ensemble des personnes employées auparavant par Gulfcom.