Les ambitions d’Idéa groupe, ex-MTTM

Créée en coopérative ouvrière en 1919 pour assurer la manutention des sammies américains et de l’US Army alors débarquée à Saint-Nazaire, MTTM La Fraternelle franchit aujourd’hui un cap, devient Idéa groupe, mêlant des activités de logistique, d’emballage, de transport et d’opérations portuaires. Il y a 12 ans, l’effectif était de 70 personnes. Il atteint aujourd’hui 700 salariés, mais seule la holding est restée en coopérative, ainsi qu’une des filiales transport. Le CA 2011 est de 70 M€, exactement le montant des investissements prévus dans les cinq ans à venir. Les ambitions sont de porter d’ici 2016 ce chiffre à 110 M€. Si le portuaire est le premier métier de MTTM (Manutention transport transit magasinage) désormais Idéa, il ne représente plus que 15 % du CA actuel, mais devrait se redévelopper. La moitié des investissements concerne le secteur maritime et l’agroalimentaire. « Ça va plus loin que ce à quoi on s’attendait il y a six ans. De manutentionnaire, nous voilà devenus prestataire de la supply chain. Par exemple avec Cargill, on est passé de la manutention à un pilotage de sa logistique matimime et routière », dit Bruno Hug de Larauze, p.-d.g. du groupe. Exemple avec des gros éléments en composite livrés à Airbus par l’Américain Spirit, pour qui Idéa a fait réaliser une remorque adaptée au terminal ro-ro de Montoir. Coût de l’outil sur mesure de 21 m de long, monté sur auto-vérins: 800 000 €. La première livraison a eu lieu il y a un mois, mais la préparation a été lancée depuis trois ans avec Spirit dont c’est la première opération en Europe. Avec cette remorque, Idéa entend prospecter d’autres clients dans le secteur naval, l’énergie, pour des gros volumes de petit tonnage. Avec 200 000 m² d’entrepôts, et 55 ha de plates-formes logistiques, la moitié de l’activité du groupe est dédié à la logistique industrielle. Les deux tiers, si on ajoute l’emballage industriel dont Idéa est le deuxième opérateur en France. Portuaire et agroalimentaire constituent le dernier tiers. Dans ce secteur portuaire, les investissements sont de 35 M€ à Montoir. Idéa ayant obtenu avec Sea Invest la concession du terminal multivrac, du poste 1 à 3, les investissements y sont de 22 M€ sur les quinze prochaines années, dont dix pour Idéa. Modernisation des outillages, diversification des trafics et activité à quai. Les contraintes du PPRT (plan de prévention des risques technologiques) et l’application des normes antisismiques dans la zone de Montoir entraînent une autre enveloppe de 25 M€, investie dans l’extension d’une unité de stockage et dans la construction d’un séchoir à oléagineux et à maïs, avec les partenaires agroalimentaires D’Aucy et Cecab, la Centrale coopérative agricole bretonne. Idéa regarde de près les développements du marché de l’éolien notamment offshore, et se dit prêt à accompagner ses clients dans certains ports, en Europe, dans le Maghreb, « mais les investissements sont importants, et on n’ira pas dans un port ou un autre avec un client qu’on ne connaît pas », précise le p.-d.g.