Alors qu’Euroméditerranée bétonne l’arrière-Joliette, c’est le ciment qui vient de renforcer le trafic des bassins Est du port de Marseille. Les ciments du Lacydon, filiale du groupe familial et indépendant Sylvestre installé depuis 1915 au pied du Lubéron, sont entrain d’investir une vingtaine de millions d’euros dans l’aménagement d’un terminal de ciment d’importation (Turquie) au môle G. « Un investissement lourd pour un projet stratégique et durable », annonce Jérôme Giraud, responsable des nouveaux projets et implantations au GPMM. Et de souligner que les 300 000 t attendues d’ici trois ans « viennent conforter la vocation commerciale et industrielle des bassins Est ».
Depuis avril et jusqu’au printemps prochain, les hangars 14 et 15 à l’activité sommeillante seront aménagés pour accueillir quatre silos d’une capacité de 1 500 t chacun. Stocké, le ciment sera également conditionné grâce à un mélangeur et une ensacheuse qui vont être installés. Un premier navire, le Turbocem, a déjà déchargé 5 350 t le 9 novembre. « Tout se fait par aspiration. Le transfert n’a pas été dérangé par les fortes pluies », rassure Alex Bonacorsi, le directeur des Ciments du Lacydon. Tous les 15 jours, un navire affrété viendra escaler dans les bassins Est.
Le groupe déjà présent sur le port maritimo-fluvial d’Arles où il traite 100 000 t de ciment (provenance Allemagne et Turquie) surfe sur le BTP. « Marseille est un des plus gros chantiers d’Europe. Et Lyon, Nice et Toulouse sont demandeurs. » Au rythme d’une soixantaine de camions par jour, les livraisons pour les centrales et unités de préfabrication s’effectueront sur un rayon de 350 km. Dans cet investissement, les Ciments du Lacydon sont accompagnés par la société belge Van Eeckhout.
Avec cette amodiation sur 15 ans, les 4 ha comprenant les deux hangars, le GPMM compte tirer près d’1 M€ de revenus (droit de port inclus). Plus, en doublant son tonnage de vracs solides sur les bassins Est, il constitue « un pôle méditerranéen pour les vracs solides sur le môle G où ils sont concentrés (alumine, sucre, blé et ciment) ». De quoi contrarier ceux qui enterraient déjà l’activité industrielle des bassins marseillais.