Le 26 octobre, le préfet des Pyrénées-Atlantiques a rendu son verdict: la société Yara, située à Pardies, près de Pau, est désormais autorisée à faire transiter du nitrate d’ammonium via le port de Bayonne à condition que toutes les mesures de sécurité soient respectées. L’unité de Yara, usine norvégienne, leader mondial des engrais minéraux, a en effet émis la demande de raccourcir sa logistique en expédiant non plus sa marchandise vers Port-la-Nouvelle mais via les quais bayonnais et ce, afin de raccourcir le circuit de 300 km et d’économiser, selon Yara, 300 000 €. Face à l’opposition des élus locaux, exprimant leur méfiance sur le transport de ce produit dangereux dans une zone urbaine, un test en blanc a été réalisé fin septembre, le nitrate ayant été acheminé par train sous forme stable et en big bags. Un essai apparemment « concluant ». Les conditions de sécurité ont été réunies, selon la préfecture, qui au final a donné son feu vert pour un transport qui avoisinerait les 20 000 t par an. « Nous sommes contents que cela aboutisse. C’est un long travail que nous avons fait de façon sérieuse. On attend désormais l’enregistrement de cette décision du préfet par la Région Aquitaine, en espérant d’ici quelques mois pouvoir être opérationnels. Mais tant qu’on ne l’a pas mis en pratique, je reste prudent », indique Yves Michiels, directeur du site béarnais Yara. La CCI de Bayonne, elle, concessionnaire du port pour la Région Aquitaine, attend surtout pour l’heure de prendre connaissance du rapport et des conclusions du préfet.
En revanche, la société LBC Sotrasol, spécialisée dans le stockage de produits chimiques sur le terminal portuaire de Tarnos, vient de se voir refuser l’agrandissement de son parc à sept cuves supplémentaires. L’accord donné précédemment par le préfet des Landes a en effet été annulé par une décision du tribunal administratif de Pau, saisi par la commune de Tarnos. Des demandes d’autorisation non fournies et une demande définitive différente du projet initial, notamment sur l’acheminement des produits, aurait motivé ce refus concernant l’extension de cette entreprise classée Seveso 2. Une décision mal comprise et vécue comme un frein au développement économique par la CCI de Bayonne. « Les résultats d’une enquête des services de l’État sur les conditions de sécurité ont pourtant été positifs et suivis d’un dépôt de permis de construire », souligne André Garreta, président de la CCI de Bayonne.