Déçu par les 4,6 % de croissance en 2010, Jean-Pierre Chalus, directeur du port de Nantes/ Saint-Nazaire, pourrait l’être encore cette année. Globalement, les trafics du principal port sur l’Atlantique sont restés étals avant de se relever en octobre pour atteindre + 1,8 %. L’année 2011 s’achemine vers 2 % décevants en dépit de performances dans l’exportation de céréales et de l’autoroute de la mer vers l’Espagne. Jusqu’en septembre, Nantes/ Saint-Nazaire a souffert du ralentissement des importations de produits énergétiques: gaz naturel (− 13,6 %), charbon (− 5,9 %), pétrole brut (− 2,9 %). Puis le mouvement s’est inversé. Le pétrole brut redémarrant en octobre (+ 0,6 % en croissance annuelle, totalisant 6,75 Mt sur un trafic total de 25,25 Mt) a remis à lui tout seul le port sur ses pieds.
Pour le reste, Nantes/Saint-Nazaire multipliant les « petits trafics à forts potentiels », cette croissance énergétique s’est trouvée confortée. L’explosion des exportations de céréales, jugée anormale l’an dernier, s’est produite à nouveau, la Russie et l’Ukraine étant toujours absentes du marché: + 23,6 % fin septembre. Du côté des marchandises diverses (+ 22,5 % fin septembre, à 2,48 Mt), le conteneur s’est plutôt bien tenu (+ 4,6 %, fin septembre, 127 000 EVP) en dépit des avatars de la réforme portuaire. La ligne régulière d’approvisionnement en bananes des Antilles, représentant 15 % des flux d’importations en conteneurs a disparu. Mais elle a été compensée par de meilleures exportations des industries de l’hinterland. La ligne MSC en provenance d’Anvers, qui partait directement vers l’océan Indien, est devenue une ligne feeder qui s’en retourne d’abord vers Anvers. Elle a été très utilisée. Surtout, le trafic roulier s’est mieux que maintenu. D’abord en raison du véritable « décollage » de l’autoroute de la mer entre Montoir et Gijón en Espagne: 30 900 remorques jusqu’à la fin septembre. Certaines rotations (trois par semaine) sont remplies à 95 %. Ensuite, parce que la diminution des importations d’automobiles de l’usine PSA de Vigo, au Portugal a été compensée par les débarquements de voitures Renault de Gijón.