Avec un trafic de 50 Mt sur les trois premiers trimestres, le Grand port maritime du Havre accuse un repli de 9 %. Les vracs liquides, qui pèsent 60 % des trafics havrais, enregistrent un retrait de 9 %. Une situation conjoncturelle, selon la direction commerciale du port, liée à l’adaptation des trafics au marché français. Les importations de pétrole brut baissent depuis trois ans et, d’autre part, les arrêts techniques de deux unités de distillation sur le bassin pétrochimique havrais.
Les vracs solides, qui représentent 4 % du trafic global havrais, sont stables.
L’autre grande composante du port, avec 32 % du tonnage, se trouve dans les marchandises diverses, conteneurs et rouliers. Les conteneurs sont en retrait sur les trois premiers trimestres, mais, note la direction commerciale du Havre, avec une reprise sur le mois de septembre. À fin septembre, le GPMH affiche un trafic de 1,65 MEVP, soit un recul de 9 %. « Nous demeurons le premier port conteneurisé français », rappelle Hervé Cornède, directeur commercial au GPMH. En 2010, le trafic conteneurisé du Havre a progressé de 10 %, ce qui place le trafic actuel sur les tendances de la fin de la décennie précédente. Plusieurs raisons expliquent cette tendance sur les trafics conteneurisés. En premier lieu, ce sont les trafics de transbordement qui ont le plus souffert sur les neuf premiers mois. Les mouvements sociaux du début de l’année, liés à la réforme portuaire, ont amené les armateurs à modifier les dessertes des ports d’Europe du Nord. Au final, à fin septembre, les trafics de transbordement ont perdu 33 %. « Depuis le 3 mai, date de l’entrée en vigueur de la réforme portuaire, nous avons repris les dossiers pour placer Le Havre dans les schémas logistiques des principaux armateurs », continue Hervé Cornède. Quant au trafic sur l’hinterland, il reste dans des proportions presque identiques à celles de 2010 avec 1,4 MEVP. « Depuis le 3 mai, nous n’enregistrons plus de pertes sur ce trafic d’hinterland. » Bien plus, les trafics sur l’hinterland enregistrent une progression ces derniers mois. « Si nous réalisons une hausse de 5 % sur les trafics d’hinterland, nous battons notre record », souligne le directeur commercial qui attribue ce bon résultat à la meilleure fiabilité et la meilleure productivité du port.
La Chine entre pour 24 %
Les trafics conteneurisés du Havre sont en relation avec les pays asiatiques, et notamment la Chine. Les pays asiatiques représentent 59 % des trafics conteneurisés et la Chine entre pour 34 %. Placé sur le premier commerce mondial conteneurisé entre l’Asie et l’Europe, Le Havre conserve une bonne place dans le range nord. Les autres ports d’Europe du Nord continuent aussi d’augmenter mais avec des hausses plus ralenties, à l’image d’Anvers. « La peak season de cette année n’a pas eu lieu. Nous sommes dans une année de transition et nous nous préparons pour faire de l’axe de la Seine une porte d’entrée en Europe pour les clients asiatiques. » L’Asie n’est pas la seule cible havraise. Le port doit accueillir, dans les dernières semaines de l’année, un nouvel opérateur pour des trafics en conteneurs reefers depuis l’Amérique du Sud. Et pour parfaire le tableau, le GPMH annonce une hausse de 13 % de son trafic fluvial à 143 000 EVP. La réforme de 2008 joue à plein.