« C’est une révolution! ». Charles-Émile Loo, le président-fondateur de la Socoma, ne mâche pas ses mots. Il est parvenu à rassembler trois entreprises de manutention autour d’une seule activité, le roulier. La société Roro Marseille, qui réunit depuis le 1er février les moyens généraux de la Socoma, de Marseille manutention (Sea Invest) et d’Intramar (CMA CGM), a bien passé le cap de l’été avec un mois de juillet particulièrement tonique. Farid Salem (CMA CGM) et Philippe Van de Vyvere (Sea Invest), qui représentent avec Charles-Émile Loo (33 % chacun) l’actionnariat de Roro Marseille (« à titre bénévole »), se sont réunis le 12 septembre pour le premier conseil d’administration. « Nous représentons 70 % des dockers employés dans les bassins Est avec 35 000 journées de travail. Le dynamisme et les premières synergies dégagées par notre groupement (40 M€ d’activités) ont permis de regagner des parts de marché sur le trafic avec la Corse, ce qu’on n’avait pas connu depuis des années. »
« Chacun y est venu avec ses intérêts propres mais avec un même objectif, le développement portuaire », explique le presque nonagénaire, président du Semfos, le syndicat des manutentionnaires. De fait, une vingtaine de personnes appartenant aux trois sociétés fondatrices assurent ensemble au siège de la Socoma l’administration de Roro Marseille. Sur les quais, outils de manutention, ateliers et hangars ont été regroupés. Et les équipes de dockers se répartissent suivant les besoins des clients. Le tout amène en prime une importante économie d’échelle.
Premier écueil pour la nouvelle société, la renégociation des contrats avec les principaux armateurs rouliers (SNCM et CMN). En cours depuis plusieurs semaines, elle porte sur une baisse des tarifs et une plus grande efficacité des services.