Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le port de commerce de Cherbourg. Après le choix d’Areva-Wing de préférer le port du Havre à celui de Cherbourg pour y développer son activité d’éoliennes offshore, après celui de Britanny Ferries de ne plus assurer cet hiver de trafic passager entre le Cotentin et l’Angleterre, et enfin, après la décision de MSC Croisières de choisir La Rochelle comme port d’escale et d’embarquement, le moral est au plus bas. Ce mois de septembre restera en effet dans les annales comme l’un des plus sombre de l’histoire du port.
Les coups sont d’autant plus durs qu’ils touchent successivement le port industriel, le port transmanche et le port de croisière. Aucune des trois activités portuaires n’est épargnée et, plus que jamais, l’avenir industriel et commercial des installations et au centre des inquiétudes. « Que va-t-il rester à Cherbourg? » se demandent beaucoup des acteurs locaux. Si personne n’ose imaginer qu’une compagnie telle que Britanny Ferries puisse décider de quitter Cherbourg comme P&O l’a fait il y a près de trois ans, beaucoup le craignent.
Le moral n’est pas meilleur du côté de l’activité croisière pour laquelle Cherbourg ne parvient pas à s’imposer comme port d’embarquement. Un handicap certain pour les grosses compagnies qui préfèrent choisir des quais plus facilement accessibles par le train comme par la route, et donc plus proches de Paris.
Enfin, qu’un industriel comme Areva, implanté dans le Cotentin depuis des années avec l’une de ses plus grosses installations ne choisisse pas Cherbourg pour y développer une de ses filiales a été perçu sur place comme une gifle. « L’atout cœur » de Cherbourg qu’évoquait, il y a six mois, Anne Lauvergeon, ancienne présidente du groupe Areva, n’a pas pesé lourd dans la balance.