Le cap a été fixé en 2009 par Hubert Falco, le tout-puissant maire de Toulon. Le port devait rapidement monter en classe croisière. Trois ans plus tard, ce trafic a explosé de 129 % avec probablement une centaine d’escales et près de 250 000 passagers pour cette année. Les marins de l’Arsenal de Toulon ont pris l’habitude de croiser des cohortes de croisiéristes en escale. L’annonce de Royal Caribbean International de faire de Toulon un port tête de ligne pour la prochaine saison (avec Marseille) constitue un nouveau palier. Ce dont s’est aussitôt félicité son Club de la croisière. Créé en 2008 sur le modèle de son voisin marseillais, le Var Provence Cruise Club réuni la CCI du Var, gestionnaire des ports de Toulon et de La Seyne-sur-Mer, et le conseil général du Var. « Le marché de la croisière constitue pour notre département une réelle opportunité en matière de développement économique et touristique. »
Ce trafic au départ occasionnel – les paquebots déroutés de Marseille par le mauvais temps trouvaient refuge dans sa rade protégée – est donc devenu un pilier de l’activité portuaire. Le môle croisières de la Seyne-sur-Mer offre la possibilité d’accueillir les plus grandes unités de croisière. Mais le terminal ne dispose pas encore des grands équipements (débarquement, gare maritime) nécessaires. Des discussions seraient en cours avec RCI. En attendant, la navette maritime qui relie Brégaillon au centre de Toulon en traversant la rade a dû renforcer son service pour faire face à l’afflux des croisiéristes.
Toulon profite de l’extraordinaire croissance de la croisière en Méditerranée, 2e destination croisière après les Caraïbes. Son ascension se fait alors qu’il est solidement encadré par deux poids lourds, Marseille (800 000 passagers) et Nice-Villefranche (500 000 passagers), partis sur ce marché bien avant lui. Une bonne nouvelle à l’heure où l’on apprend qu’une autre ascension, celle des liaisons avec la Corse, vient de stopper net (− 15,9 % entre mai et août).
