Il faut remonter 15 ans en arrière, lorsque l’armement Delmas a annoncé l’installation de son siège social au Havre, pour retrouver une information de cette importance. C’était en 1996. Aujourd’hui, c’est Areva qui rend public son projet d’installation dans le port du Havre. À l’horizon 2014-2015, le groupe français va construire deux usines de fabrication d’éoliennes offshore qui devraient trouver leur place dans les futurs champs offshore décidés par le gouvernement. L’appel d’offres en cours devrait d’ailleurs aboutir au printemps prochain à la désignation des futurs exploitants. Areva s’est associé à GDF-Suez et Vinci pour exploiter les trois champs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer).
Indépendamment de ce appel d’offres, le groupe français a retenu un site d’une soixantaine d’hectares, à l’entrée du port du Havre, pour ses futures unités de production d’éoliennes offshore, destinées au marché français mais pas seulement. Par sa position stratégique, Le Havre pourra également livrer le Royaume-Uni qui a décidé de créer des champs offshore trois fois plus grands que les champs français. Au Havre, Areva produira, dans une usine, des pales de 66 m de longueur et, dans l’autre les turbines, d’un poids de 300 t l’unité. Les deux usines devraient générer de 400 à 700 emplois directs, auxquels il faudra ajouter plusieurs centaines d’emplois induits.
Le site Areva verra le jour quai Joannès-Couvert, dans l’avant-port. Areva disposera ainsi de conditions nautiques optimales. Un atout qui a sans doute bénéficié au Havre puisque d’autres ports étaient sur les rangs pour décrocher cette nouvelle manne industrielle créatrice d’emplois. Dunkerque et Cherbourg ont été en lice dans cette compétition économique. Le Havre a su séduire par la qualité de son offre et la mobilisation de l’ensemble des acteurs économiques, portuaires et politiques. « Je me réjouis de la décision d’Areva, qui permet au port de se positionner sur le marché français de l’éolien offshore en tant que plate-forme industrielle de production, d’assemblage, d’essai et de maintenance d’éoliennes, explique Laurent Castaing, le président du directoire du Grand port maritime du Havre. Il est en effet du rôle de l’autorité portuaire d’accompagner les industriels dans leurs projets de développement. La décision d’Areva nous confirme dans ce positionnement, d’autant que cette filière industrielle d’avenir présente des enjeux forts pour l’axe Seine et l’économie normande, aussi bien en termes d’emplois, de compétences que de valeur ajoutée pour le territoire. »