Depuis plusieurs mois, les 370 salariés de la raffinerie Lyondell Basell de Berre expriment leurs inquiétudes. C’est d’ailleurs dans le cadre d’un droit d’alerte qu’un expert mandaté par le comité d’entreprise a conclu au printemps dernier « que sur les cinq années à venir, le site est profitable dans son ensemble, en intégrant la raffinerie ». La direction de la compagnie pétrochimique américaine n’a pas partagé cet avis. Le 27 septembre, elle a annoncé que, faute de repreneur, la raffinerie allait fermer à son tour.
Trois ans après son rachat à Shell, l’unité qui aurait dû connaître son grand arrêt de maintenance en 2013, rejoint le sort des raffineries Total à Dunkerque en 2010 et Petroplus en juin à Reichstett (Bas-Rhin). La réaction des salariés et de leur intersyndicale a été immédiate: une grève forte avec « blocage de l’ensemble du site pétrochimique » a été décidée. Cette fermeture met en péril près de 1 200 emplois directs et indirects. La disparition programmée de la plus ancienne (1931) des quatre raffineries autour de l’Étang de Berre (qui ont assuré un tiers de la production française) marque également un tournant pour le port.
Il y a quelques semaines, le directeur de Fluxel a encore évoqué la possible entrée de l’Américain dans le capital de la filiale gérant les terminaux pétroliers de Fos. L’activité de la raffinerie représentait un volume de 6,3 Mt/an.