Chaque année, une vingtaine de millions de tonnes de granulats transitent par voie fluviale sur le réseau navigable français. En 2010, le groupe Lafarge a transporté 4 Mt de granulats, déblais, ciments sur les secteurs de la Seine et de ses affluents ainsi que sur la vallée du Rhône. Lafarge a aussi assuré le transport de 100 000 t de produits conditionnés. Un niveau de tonnage qui permet au groupe d’affirmer être « le premier transporteur de matériaux de construction en vrac par voie fluviale en France ». La convention de partenariat d’une durée de cinq ans signée par Lafarge, Voies navigables de France (VNF) et la Compagnie nationale du Rhône (CNR) le 13 septembre a pour but de permettre au groupe d’aller encore plus loin. « Par la signature de cette convention, Lafarge s’engage à privilégier, au maximum, le report modal, de la route au fleuve, avec l’objectif de faire transiter par voie fluviale 1 Mt supplémentaire d’ici 2015. » De leur côté, VNF et la CNR contribuent à cette démarche en s’engageant à « apporter au groupe conseils et expertise dans la mise en place de sa politique de développement fluvial », mais également à « aménager et améliorer les infrastructures sur le réseau afin d’optimiser l’essor et la sécurité du transport fluvial ». Au total, concernant des investissements portuaires, 24 projets ont déjà été identifiés par les trois signataires de la convention, par exemple à Portejoie, Venables, Montereau Fault Yonne, Châteauneuf du Rhône ou Givet.
Trois axes de travail ont été définis
La convention de partenariat définit également trois axes de travail pour les trois signataires. Tout d’abord, « la sécurisation du transport fluvial » prévoit l’aménagement des zones de chargement/déchargement sur les différents sites portuaires utilisés par Lafarge pour permettre un accès sécurisé des personnels et des mariniers aux quais. Le groupe dispose au total de 25 sites de production (carrières, cimenteries et stations de broyage), directement embranchés sur la Seine, le Rhône et la Meuse, qui peuvent alimenter une quinzaine de « ports Lafarge » dont six centrales à bétons exclusivement approvisionnées par voie fluviale. Deuxième priorité mise en avant par la convention: « la modernisation des bateaux ». Lafarge, « soutenu par VNF et la CNR », devrait progressivement équiper sa flotte de pousseurs et d’automoteurs de systèmes de positionnement AIS, de transferts d’informations et de déclarations de chargement dématérialisées. Le troisième point concerne « le soutien à la formation professionnelle ». Des jeunes en apprentissage sur les métiers de la navigation pourront profiter de stage à bord des unités de la flotte Lafarge. Ce dernier devrait aussi soutenir « certains cursus spécialisés ». À moyen terme, le groupe souhaiterait développer « une véritable filière intégrée » allant de la formation des équipages à l’assistance et la sécurité des barges, du personnel et de la navigation.
La flotte fluviale de Lafarge
La flotte fluviale de Lafarge est principalement composée de barges et de pousseurs. Sur le bassin parisien, Lafarge possède dix pousseurs, dont trois fonctionnant 24 h/24, et 84 barges. La cale totale sur le bassin séquanien s’élève à 60 000 t. Sur le Rhône, Lafarge dispose de 2 pousseurs et 4 barges. Cette répartition de la flotte du groupe correspond au volume très différent transporté sur les deux bassins. Sur les 4 Mt de granulats, déblais et ciments transportés en 2010 par Lafarge, seulement 400 000 t l’ont été sur le bassin rhodanien. Pour faire fonctionner ces différents équipements de transport fluvial, Lafarge emploie une équipe de 65 personnes, dont 48 mariniers, dédiée exclusivement à la logistique fluviale. Enfin, le groupe possède ses propres ateliers de réparation, installés à Nanterre en banlieue parisienne.
