Après avoir échappé de peu à la destruction, le silo à grains du port de Marseille a fait l’objet d’imposants travaux de réhabilitation et de reconversion. Il aura fallu dix bonnes années et 42 M€ pour transformer ce symbole du passé industriel en immeuble de bureaux et salle de spectacle. De l’extérieur, l’architecture du silo est intacte. Totalement rénové, ce bâtiment sur pilotis qui, dit-on, aurait inspiré la Cité radieuse du Corbusier, est désormais relié à d’immenses passerelles d’accès orange, preuve qu’à l’intérieur les choses ont bien changé depuis 1926.
Les centaines de post it collés depuis peu aux fenêtres et formant des figurines, prouvent qu’il compte aujourd’hui de nombreux locataires répartis dans 5 000 m2 sur six étages.
PME et groupes internationaux ont choisi de s’ancrer dans ce qui pourrait être le trait d’union entre la ville et le port. Un lieu absolument tendance, que les entreprises préfèrent aux docks! Il faut dire que depuis les bureaux nichés dans les alvéoles qui servaient autrefois à stocker le blé, la vue est imprenable. Une vraie carte postale animée par les mouvements des car-ferries et cargos-mixtes.
Le projet de Sogima, choisie au terme d’un appel à projets lancé par le port de Marseille en 1999, a séduit de par sa double vocation tournée vers les affaires avec la livraison des premiers bureaux en 2009, et les loisirs puisqu’une partie du bâtiment a été transformée en salle de spectacle de 2 000 places inaugurée le 16 septembre. Éric Castaldi et Roland Carta, deux architectes marseillais de renom, ont réussi le pari de reconvertir ce bâtiment en conservant toutefois un maximum d’éléments du passé.
Le port, qui utilisera l’emprise au sol pour l’embarquement et le débarquement des passagers sur la Corse, espère bien trouver des nouvelles formules pour capter la clientèle. « Nous pourrions combiner une traversée avec un concert! », lance le directeur du développement du GPMM, Dirk Becquaert. À Marseille, le transport maritime va devenir rock’n roll!