L’Association Seine-Nord Europe a organisé deux séminaires sur le projet de canal à grand gabarit, le 1er septembre à Cambrai, le 7 à Compiègne. Ces deux réunions s’inscrivent dans le cadre de la mission confiée à l’association par le préfet de Picardie, coordonnateur du projet, au mois de juin (voir JMM no 4779-4780). L’objectif de la mission est de « mieux associer les acteurs économiques et les parties prenantes territoriales à l’avancement du projet de canal Seine-Nord Europe ». Il s’agit pour l’association « d’approfondir le travail mené en 2008 via le Livre blanc des acteurs territoriaux en le centrant sur l’impact économique du projet d’infrastructure et ses conséquences en matière d’emploi ». Sachant que le chantier de construction devrait créer 4 500 emplois directs et autant d’emplois indirects ou induits entre les premiers coups de pioche prévus pour 2013 et la mise en service du canal programmée en 2017. À l’horizon 2020, ce sont 3 200 emplois qui pourraient être nécessaires sur les quatre plates-formes prévues le long du canal (voir carte ci-contre) ou dans les activités touristiques. Environ 160 personnes ont participé au premier séminaire et entre 100 et 110 au deuxième, selon l’association. Au cours des deux séminaires, les mêmes remarques ont été sensiblement exprimées. La première est que « le monde économique n’est pas encore mobilisé sur le projet de canal Seine-Nord Europe », ont assuré deux représentants de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). Si le propos du sous-préfet du Nord-Pas-de-Calais apparaît plus nuancé, le constat est identique: « Les entreprises sont un peu impliquées mais elles doivent l’être encore plus. Il est de la responsabilité des CCI, des organisations patronales de mobiliser les acteurs économiques autour du projet. Les syndicats aussi ont un rôle à jouer. » L’échéance lointaine de mise en service du canal serait l’une des raisons pour laquelle les entreprises se montrent peu concernées par le projet, avance l’association. Il faut toutefois distinguer « les entreprises ayant une culture fluviale », dont la mobilisation est plus importante, des autres, « plus distantes » de la voie d’eau, qui n’ont pas « intégré les perspectives de développement offertes » par le futur canal à grand gabarit. Parmi les autres préoccupations exprimées lors des séminaires, la question du raccordement des plates-formes avec les réseaux existants, aussi bien routier que ferroviaire a été largement soulevée. Autrement dit: quelle est l’intermodalité prévue entre le canal à grand gabarit et les autres modes de transport pour le maillage du territoire?
POUR DES PLATES-FORMES INTERCONNECTÉES
Il est aussi nécessaire de relier les futures plates-formes du canal aux ports intérieurs et zones logistiques déjà opérationnels, ont relevé des participants. Certains de ces points doivent être définis dans le cadre de la gouvernance des plates-formes et du dialogue compétitif, a alors précisé un membre du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Enfin, « les opérateurs et les investisseurs viendront sur les plates-formes en fonction des offres de services logistiques qui seront proposées », a assuré un membre de la CCI Grand Lille. Sans oublier des services sur le canal lui-même comme, par exemple, des lignes conteneurisées.
En plus des positions exprimées lors de ces deux séminaires, l’association attend des contributions écrites jusqu’à la fin novembre. Elle devrait en présenter une première analyse en décembre 2011. La présentation et la diffusion d’un Livre blanc sont prévues pour février 2012.