Face à l’augmentation des trafics de vracs solides et liquides, le port de Santos doit rapidement augmenter ses capacités et modifier sa logistique. En témoigne l’exemple sucrier, qui domine le secteur des vracs solides dans le port. Ainsi, la société Rumo Logística (entreprise logistique du groupe Cosan, un des leaders mondiaux dans la production de bioéthanol, de sucre et d’énergie électrique) investit près de 600 M€ dans la période 2010-2015, afin de rénover et accroître les voies ferrées reliant les usines et le port, acheter des trains et construire de nouveaux terminaux intermodaux… « Les projections indiquent qu’il y aura une restriction dans les deux prochaines années dans l’accès au port de Santos (par la route), alors l’idée est d’acheminer le sucre par voie ferrée », estime Carlos Magano, directeur de Rumo Logística.
Il est également prévu de couvrir les terminaux, afin de permettre les embarquements ininterrompus de marchandises. à l’heure actuelle, Les temps de chargement sont 30 % plus longs à cause des intempéries. « La protection des terminaux de Cosan et de Copersucar (qui possède un projet similaire) apportera un gain de productivité de 30 % pour le port », juge José Roberto Serra, président de la Codesp (Companhia Docas do Estado de São Paulo), en charge de l’administration du port. Le groupe Cosan, qui prévoit d’exporter 10 Mt de sucre espère afficher un résultat de 18 Mt à l’issue du chantier.
Pour les vracs liquides, les différents acteurs misent sur le développement de nouveaux quais sans lesquels les extensions faites par les terminaux du secteur seront vaines. Ainsi, la capacité a augmenté de 21,7 % en 2011, à un million de m2 de stockage. Après des années le secteur a finalement réussi à être pris en compte dans les grands travaux d’infrastructures du “Programme d’accélération de la croissance” (PAC): les fonds nécessaires devraient permettre de construire cinq bassins supplémentaires à Alemoa et Ilha Barnabé. « La structure portuaire dédiée aux vracs liquides à Santos, d’une manière générale, n’a pas augmenté durant les 22 dernières années », déplore le directeur exécutif de l’Association brésilienne des terminaux de liquides (ABTL), Carlos Alberto de Castro. Mais la demande, elle, ne cesse de croître. L’an dernier, le port a enregistré un total de 5,86 Mt de vracs liquides, soit une hausse de 36 % par rapport à l’année précédente. Quant à l’exercice actuel, il se présente sous les meilleurs auspices et devrait afficher une croissance de 40 %. « Le marché croît deux à trois fois plus que le PIB brésilien », indique Frank Wisbrun, président de Vopak Brasil.
