Depuis trois ans, les croisiéristes en viendraient presque à se bousculer à La Rochelle. Depuis 2008, après deux années difficiles en 2006 et 2007, le nombre de passagers en escale augmente tous les ans. Le port a accueilli cette année 35 000 passagers, en 25 escales, un nombre supérieur aux prévisions.
La grande nouveauté est que La Rochelle est aussi désormais tête de croisière. « Jusqu’à présent, les paquebots arrivaient le matin et repartaient le soir », indique Nicolas Gauthier, directeur du port. « C’est la première fois que des croisières embarquent et débarquent des passagers à La Rochelle ». Le MSC-Opéra y a fait dix escales cette année pour des croisières sur la partie ouest de l’Europe, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Le port souhaite pérenniser cette relation avec la compagnie maritime MSC Croisières. Les accords qui les lient sont d’ores et déjà signés pour 2012, avec 8 escales prévues, et un plus gros navire que ceux qui ont fait escale en 2013.
« Ces croisières sont très importantes pour l’économie locale », rappelle encore Nicolas Gauthier, « pour le tourisme, les commerces, la restauration… » Pour l’accueil de ces visiteurs venus de la mer, le port travaille main dans la main avec les acteurs locaux: office de tourisme et commerçants. La logistique concernant l’organisation de l’accueil, les embarquements et les débarquements, les transferts en bus ou en taxis ou encore les bagages est désormais bien rodée.
Reçus le plus souvent sur le môle d’escale, face à l’île de Ré, les touristes s’éparpillent dans les rues du centre de La Rochelle, sur les canaux verdoyants du Marais poitevin ou dans les chais de cognac. L’environnement du port et de la ville se prête particulièrement au tourisme. « Dans les croisières en général », souligne Nicolas Gauthier, « seulement deux tiers des passagers descendent du navire. L’autre tiers reste à bord. À La Rochelle, ce sont 90 % des passagers qui mettent pied à terre. »
Même si l’Atlantique n’est pas prêt de rivaliser avec la Méditerranée en matière de croisière, la tendance actuelle est bien au développement de cette activité dans l’ouest de l’Europe. « En plus des traditionnels passagers anglais et allemands », note Nicolas Gauthier, « on voit actuellement apparaître une nouvelle clientèle française, espagnole et italienne. Cela se traduit par un nouveau déploiement de navires en Europe ». Et dans la géographie qui se dessine, La Rochelle compte bien occuper sa place.
Escale un peu plus loin
Début août était attendu à La Rochelle le Seadream, un yacht de croisière de 104 mètres de la compagnie américaine Seadream Yacht avec 112 passagers à bord. L’escale est prévue depuis six mois et tout était en place pour recevoir les passagers sur le Vieux Port.
Elle a été organisée par le port de plaisance, en lien avec le Grand port maritime chargé de la coordination des escales de paquebots. Las, 48 heures avant son arrivée, le commandant a finalement décidé de faire escale à Royan plutôt qu’à La Rochelle.
Alors que la compagnie garantit un transfert du navire à la terre en 15 minutes, il a considéré que les 30 minutes nécessaires pour relier le pertuis au Vieux Port sont trop longues. Il a donc fallu mettre très rapidement en place à Royan une ZAR, Zone d’accès restreint, pour laisser débarquer les passagers du yacht. Maintenant qu’elle existe, les Royannais espèrent qu’elle trouvera d’autres usages lors de nouvelles escales.