Le port de Rotterdam affiche une progression de 1 % à 214,9 Mt sur le premier semestre, un pourcentage faible qui représente 2,1 Mt.
Une croissance liée aux trafics de vracs secs et de marchandises générales: les vracs secs affichent un résultat en hausse de 3 % à 43 Mt. Si les minerais ont accusé un repli en raison d’une stabilité de l’industrie sidérurgique allemande, le charbon a rattrapé le retard accumulé au cours du premier trimestre. En effet, sur les trois premiers mois de l’année, les inondations en Australie et en Colombie ont impacté les trafics. La reprise au cours du second trimestre s’est fait ressentir, même si la faiblesse des eaux rhénanes a encore joué un rôle négatif. Le train a pris le relais. Les trafics de produits agricoles ont souffert en raison de la situation difficile en Allemagne et en France et de l’embargo sur les produits russes. Sur le premier semestre, les produits agricoles affichent malgré tout une hausse grâce aux importations depuis l’Amérique du nord qui ont compensé les pertes des trafics européens.
Le LNG entre au port
De leur côté les vracs liquides perdent 6,9 % à 97,1 Mt. L’importation de pétrole brut, qui représente environ 50 % de ce courant, est particulièrement touchée avec une diminution de 8,3 % à 46,1 Mt. La direction du port de Rotterdam attribue cette diminution aux faibles marges financières du raffinage en Europe de l’ouest et la baisse de la demande en Europe, aux États-Unis et en Chine. Une tendance identique pour les produits pétroliers qui accusent une perte de 8,6 % à 35 Mt. Sur le premier semestre 2010, les négociants ont beaucoup acheté en raison des prix bas. Le retour d’une hausse des prix des produits pétroliers a mis un terme à cette fièvre acheteuse. La seule progression de ce courant revient aux autres produits liquides. Ils bénéficient de la bonne santé de l’industrie chimique. Les huiles de colza ont aussi augmenté pour compenser les baisses de production de l’Allemagne. Enfin, pour la première fois depuis plusieurs décennies, le port de Rotterdam a accueilli un nouveau trafic. Depuis le mois de juin deux navires sont venus réaliser les premiers essais. Les British-Trader et Artic-Voyager ont fait escale au nouveau terminal méthanier du port pour y livrer du LNG depuis le Qatar. La phase opérationnelle de ce terminal démarrera en septembre. Ce terminal doit pouvoir réceptionner 12 Md m3 de LNG par an.
Hausse de l’intra-européen
Enfin, les marchandises générales profitent de l’embellie de ce premier semestre. Le trafic conteneurisé progresse de 9,7 % à 5,9 MEVP. « Le trafic conteneurisé demeure au-delà de nos prévisions », explique un responsable du port. De nouveaux services au départ d’Asie et d’Amérique du sud ont participé à cette hausse, ainsi que les transbordements avec les pays d’Europe. L’intra-européen demeure une activité en augmentation, « dont la progression et la proportion ne vont cesser de grandir dans les prochaines années », souligne le responsable du port. Si Rotterdam joue déjà un rôle important avec les ports de la Baltique et notamment de la Russie, la Grande-Bretagne et l’Irlande voient leur présence se renforcer dans le port néerlandais. Seule ombre, les trafics avec l’Amérique du nord diminuent. Plusieurs armateurs ont décidé de repositionner leurs navires sur d’autres ports d’Europe du nord. Il semble que le bénéficiaire de ce mouvement soit plutôt Hambourg que d’autres ports plus au sud. Le roulier est en hausse de 5,6 % à 8,8 Mt, grâce à la mise en service par les principaux opérateurs de navires plus grands. Le port de Rotterdam espère arriver en progression à la fin de l’année. Dépendant fortement des économies allemande et chinoise, ses principaux fournisseurs, le port néerlandais reste plus réservé sur des progressions importantes en raison des tendances économiques mondiales actuelles.