Kribi et Douala seront complémentaires

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Les travaux du port de Kribi au Cameroun commencent à peine et déjà les premières interrogations surgissent. Kribi supplantera- t-il le port de Douala? La question paraît un peu prématurée. Les travaux du port de Kribi ont démarré en décembre et il veut se positionner comme un grand centre industrialo-portuaire en eau profonde de la région, face aux concurrents de Pointe-Noire, au Congo, et de Malabo, en Guinée Équatoriale. L’avantage de ce port est de proposer un accès nautique à 15 m, soit la capacité, pour les navires de grande taille actuellement en service dans le monde, d’accéder à ses installations. Dans la présentation générale du projet, Louis Paul Motaze, ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire du Cameroun, souligne le caractère essentiel de ce port dans le cadre du développement économique du pays. « Le Cameroun va accélérer son industrialisation par la mise en exploitation de ses nombreuses ressources naturelles telles que le fer et la bauxite, dont les opérations d’importation et d’exportation nécessitent des navires de grandes tailles », souligne le ministre camerounais. Les sites choisis sont situés à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Kribi, à Mboro et à Lolabé. Le premier accueillera les trafics généraux (conteneurs, hydrocarbures et marchandises diverses), le second disposant d’un appontement minéralier. Depuis le mois de décembre les travaux avancent. Ils sont financés par Eximbank Chine et réalisés par CHEC (China Harbour Engineering Company) pour le chenal d’accès, les quais, les remblais et les aires de stockage. Les terminaux à conteneur et polyvalent doivent aussi être terminés. Il est prévu que les premiers navires accostent courant 2014.

Douala ne dispose pas des mêmes caractéristiques nautiques que Kribi. Port d’estuaire, il a des atouts indéniables, a souligné, lors d’une conférence organisée en juillet à Douala, Gabriel Mbarga Mbarga, secrétaire permanent du Comité Consultatif d’Orientation du Port Autonome de Douala. Il dessert un hinterland industriel propre avec une abondante maind’oeuvre. Mais, Douala rencontre un sérieux handicap avec un tirant d’eau à 9 m, empêchant des navires de plus de 25 000 tpl d’accoster à ces quais. « Dans le contexte de développement des ressources naturelles du Cameroun, Douala ne pourra répondre aux besoins des industriels voulant exporter des produits avec des unités de type Panamax ou Capesize. Limbe et Douala seront complémentaires, notamment en matière de cabotage, Douala demeurant le pôle économique du Cameroun », a précisé le ministre des transports du Cameroun, Bello Bouba Maïgari. La question de concurrence entre les deux ports ne se pose pas tout à fait dans un sens purement mathématique. « Il y a ce que Douala pourra faire et ce que Kribi pourra faire », a confirmé Gabriel Mbarga Mbarga qui pose le problème en d’autres termes: « Les trafics qui justifient Kribi sont tels qu’on ne peut pas imaginer un seul instant qu’ils puissent emprunter les installations de Douala », a continué le secrétaire permanent du Comité Consultatif d’Orientation du Port Autonome de Douala, lors d’un entretien au site internet Camereco.com.

Une complémentarité que les opérateurs portuaires entendent bien faire jouer. Ainsi, le terminal à conteneurs du port de Douala est concédé à Bolloré Africa Logistics. Cette même entreprise est déjà positionnée sur le site de Kribi pour le financement, la construction et l’exploitation du terminal à conteneurs de ce port. La complémentarité se répand de l’institutionnel à l’opérationnel.

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