Les cimentiers prennent le contrôle des broyeurs

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La filiale espagnole de Lafarge a pris une participation de 35 % dans le broyeur de clinker de la société Élite Cementos, installé dans le port de Castellón, au nord de Valence. L’accord de rachat comporte la fourniture par le groupe français de clinker, la matière première de base utilisée pour la production de ciment.

Le cas d’Élite Cementos illustre l’échec des broyeurs de clinker installés dans les ports de la côte du Levant à l’époque du boom de la construction. L’objectif était de produire du ciment à partir de clinker importé et de concurrencer les opérateurs traditionnels qui le fabriquent. Les opérateurs des broyeurs avaient même envisagé de construire leurs propres usines de fabrication de clinker dans des pays en développement. Tel a été le cas de Cementos La Union, propriétaire d’un broyeur situé à Riba-Roja de Turia près de Valence, qui a construit une usine de production de clinker en Égypte.

La crise économique et l’effondrement de la construction ont remis en cause ce « business model ». La consommation de ciment en Espagne est passée de 56 Mt en 2007 à 24,5 Mt en 2010 (− 56,3 %); elle a encore reculé pendant les quatre premiers mois de 2011 (− 6,9 %). Privés de débouchés et endettés pour financer leurs projets, les nouveaux opérateurs se sont retrouvés dans une situation difficile. Du coup, ce sont les cimentiers traditionnels qui investissent dans les sociétés créées pour les concurrencer. En 2010, Holcim a pris 49 % de Cementval, un broyeur installé dans le port de Sagonte. À Castellon, Orionidas a été racheté par Cemex.

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