Alain Juppé, maire de Bordeaux, a créé la surprise, lors du dernier conseil de la communauté urbaine de Bordeaux, le 8 juillet, en annonçant qu’il fallait rouvrir « le dossier du grand contournement autoroutier face à l’incapacité à développer le fret ferroviaire ». Pour rappel, ce projet qui prévoyait le contournement de l’agglomération bordelaise avait fait l’objet d’un débat public dès 2003. Durant cinq ans, de multiples manifestations d’opposants, consultations par rapport à différents fuseaux et revirements, s’enchaînèrent jusqu’à l’annonce finale en 2008, sur fond électoral, par le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, de l’abandon du projet. Une décision mal vécue par la communauté portuaire qui ne cessait de dénoncer les engorgements sur la rocade – touchant notamment Bassens – et les problèmes d’accessibilité des différents terminaux portuaires.
L’annonce de la réouverture de ce dossier et la proposition d’un « Grenelle des déplacements » en Gironde, ont réjoui les pro-contournements mais avec… prudence. « Nous sommes prêts à, de nouveau, alimenter la réflexion mais à une condition: nous ne souhaitons pas que la réouverture de la concertation sur le tracé soit source d’une perte de temps préjudiciable à notre avenir… », insiste Pierre Goguet, président de la chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux. Le conseil général de Gironde réclame « un premier acte concret », soit l’introduction du dossier dans le débat parlementaire en cours sur le schéma national des infrastructures terrestres.
