Mike Penning, le ministre britannique en charge des Affaires maritimes, a annoncé être en cours de réflexion pour faire voter un texte autorisant les gardes armés à bord des navires arborant le pavillon anglais.
« Nous devons accepter la piraterie », a déclaré le ministre au quotidien Lloyd’s List. « Si un navire arborant un pavillon britannique embarque des gardes armés, je dois m’assurer que la législation s’adapte. » Ainsi, le Royaume-Uni deviendrait le premier État à étudier un statut juridique pour autoriser une pratique qui est devenue commune à tous les navires croisant au large du golfe d’Aden et dans l’océan Indien. Ce changement doit amender le Firearms Act et introduire des normes pour les sociétés de sécurité privées.
L’industrie maritime a d’ores et déjà mis sur pied ses propres règles en créant l’Association de la sûreté pour l’industrie maritime. Cette association dessine les contours d’une annexe maritime au code international de conduite pour les prestataires privés de sécurité, qu’elle voudrait bien voir suivie par tous les membres.
La question des gardes armés a été abordés lors de la dernière réunion du comité de sûreté de l’OMI, le 20 mai. L’organisation internationale n’a pas autorisé formellement cette pratique, même si elle reconnaît qu’elle s’est généralisée. Les armateurs sont appelés à vérifier le cadre juridique imposé par l’État du pavillon sur l’utilisation des gardes armés, et mener une évaluation des risques. L’embarquement et le débarquement de gardes armés dans les ports doivent faire l’objet d’une discussion lors du prochain comité de l’OMI. Dans le même temps, le registre des Îles Marshall a démenti les derniers articles faisant état de la création d’un programme d’escorte par convoi (CEP, convoy escort programme) de navires armés que le courtier d’assurances maritimes Jardine Lloyd Transport devrait mettre en place. Le courtier a travaillé sur le schéma du CEP afin de permettre aux armateurs de réduire leurs primes d’assurances s’ils acceptent une protection contre rémunération. Jusqu’à aujourd’hui, aucun registre n’a été enclin à donner son pavillon à cette « armée privée » pour des raisons juridiques.