Prendre garde à une surcapacité structurelle

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Ne pas bouder son plaisir mais garder la tête froide. Telle a été la teneur du discours de Jean-François Dalaise, lors de l’assemblée générale du Comité des armateurs fluviaux (CAF) le 20 avril. « Nous ne boudons pas notre plaisir devant les résultats 2010 », a déclaré le président du CAF. Exprimée en tonnes/kilomètres, la croissance du transport fluvial de marchandises a frôlé les 9 % en concernant la quasi-totalité des filières, y compris celle des conteneurs (+ 11 %), « en dépit des mouvements sociaux qui ont affecté durablement la fiabilité de nos ports maritimes ». Les activités de transport de passagers et de tourisme fluvial ont pour leur part regagné un point par rapport à 2009. « Notre profession se réjouit de la perspective de la mise en service de Seine-Nord Europe fin 2016 à la suite du lancement du dialogue compétitif annoncé par le chef de l’État le 5 avril », a continué Jean-François Dalaise. Ces deux motifs de satisfaction posés, place aux autres priorités du moment. La réalisation de Seine-Nord Europe va « ouvrir les portes de l’Europe fluviale et d’une concurrence avivée de la part des pavillons étrangers, a relevé le président du CAF. L’amélioration de la compétitivité du pavillon national devient alors une priorité ». Celle-ci ne dépend toutefois pas seulement d’une augmentation quantitative de l’offre de cale, selon le CAF. « Certaines voix et études, s’appuyant sur le souci d’anticiper le développement des activités créées par l’ouverture de Seine-Nord, chiffrent les besoins de mise en service à plusieurs centaines de navires par an jusqu’à dépasser le millier avant la fin de la décennie. »

Pourquoi pas un « code du travail fluvial »?

Pour l’organisation, une telle stratégie risquerait de conduire à une surcapacité structurelle identique à celle qui affecte depuis deux ans au moins la navigation rhénane. « Nous sommes conscients d’un besoin de cale modernisée et diversifiée. Et nous soutenons les projets en cours en matière de facilitation des investissements. Mais une autre priorité réside dans l’amélioration de la productivité des exploitations, laquelle ne peut découler pour le principal que de la fiabilisation et l’optimisation du réseau navigable actuel », a insisté Jean-François Dalaise. D’autre part, le CAF a estimé que c’est une offre qualitative axée sur des motorisations moins dépendantes de l’énergie fossile qui permettrait au pavillon national d’être plus dynamique. Enfin, une meilleure compétitivité des entreprises du secteur passe aussi par une refonte du coût et des conditions de travail. « La conclusion d’ici l’été d’une convention collective européenne, garante à la fois de tout risque de dumping social et d’un haut niveau de sécurité, devra être l’occasion d’adapter notre réglementation nationale aux spécificités de nos métiers. » Et le CAF de présenter une demande aux pouvoirs publics: « Il existe bien un code du travail maritime, pourquoi pas un code du travail fluvial? »

Vers un nouveau contrat entre l’État et VNF

C’est Michel Aymeric, directeur de cabinet, qui a délivré le message de Thierry Mariani, secrétaire d’État aux Transports, en clôture de l’assemblée générale du CAF. L’occasion d’annoncer que « le contrat de performance entre l’État et Voies navigables de France (VNF) est en cours de finalisation » pour la période 2011-2013. Il aura quatre objectifs: une offre de service plus performante en matière de transport de fret, la mise à niveau du réseau, l’intensification de la politique commerciale et partenariale, la valorisation du domaine par des opérations immobilières et la production d’hydroélectricité. Pour réaliser ce programme, « VNF disposera de 70 M€ de ressources annuelles supplémentaires par rapport au niveau du précédent contrat 2005-2008 ». 30 M€ proviennent de l’augmentation de la taxe hydraulique adoptée dans la loi de Finances 2011; 40 M€ sont programmés sur le budget de l’AFITF dès 2011. Le volet concernant la modernisation du réseau est chiffré à 840 M€. Le ministère travaille aussi sur le transfert en pleine propriété du domaine public fluvial à VNF qui, à ce jour, en assure seulement la gestion. « C’est un chantier très important et qui nécessite une discussion approfondie avec les agents de l’État qui travaillent aujourd’hui pour le compte de VNF. Sa mise en œuvre nécessite de plus d’importantes adaptations législatives et réglementaires, déjà en préparation. »

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