Le port de Marseille ayant retrouvé un fonctionnement normal depuis avril, les grèves des agents du GPMM et des marins de la SNCM ayant pris fin, la préfecture la région Provence-Alpes Côte-d’Azur a levé les mesures d’aide aux entreprises qui avaient réclamé sa mise en place au sein du collectif « Touche pas à mon port ». Le dispositif « Urgence port de Marseille » n’a pas convaincu les entreprises touchées par la baisse d’activité sur le Grand port maritime de Marseille (GPMM) dans le cadre des mouvements sociaux. Avec des conteneurs bloqués à quai et en mer à cause des grèves, les entreprises travaillant de près ou de loin avec le port ont perdu des clients, des parts de marché et ont connu des difficultés de trésorerie ou d’emploi. Contactées, celles qui ont eu le courage de composer le numéro mis en place par la CCI de Marseille-Provence (04.91.13.85.87) parlent de vrai dédale administratif et ont été rapidement découragées. Un transitaire dit avoir bénéficié d’un étalement de ses charges Urssaf sans toutefois avoir fait appel à la cellule de crise. Quant à celles qui s’y sont risquées, elles racontent: « Il fallait attendre un délai de huit jours pour débloquer ma situation, alors je me suis débrouillé différemment. Les banques m’ont simplement proposé de souscrire un crédit, or, ce dont j’avais besoin, c’était d’un report du paiement de la TVA et des charges sociales », raconte un importateur.
Sous la pression des adhérents de l’Union patronale des Bouches-du-Rhône, Hugues Parant, préfet de la région Paca, a décidé, en janvier dernier, de monter ce dispositif d’urgence. Côté préfecture, le bilan diffère légèrement du terrain. « Une cellule de veille a ainsi été constituée au sein des services de l’État en collaboration avec les professionnels du secteur, visant à apporter le soutien nécessaire aux entreprises. L’efficacité de l’action de l’État a ainsi permis de limiter fortement les conséquences sociales de la crise », indique la préfecture qui dit avoir accompagné 60 entreprises dans le département. Contactées, la CCI et l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet tout comme la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).Toujours selon les services de l’État, ce dispositif « reste susceptible d’être réactivé si besoin, y compris pour faire face à d’autres circonstances nécessitant une attention particulière de la part de l’État dans l’accompagnement des entreprises ». En effet, le port de Marseille est rarement à l’abri d’une grève…