« Nous sommes très loin de considérer 2010 comme une bonne année », a lancé Jean-Pierre Chalus, le président du directoire du Grand port Maritime de Nantes/Saint-Nazaire, en dépit d’une progression globale de 4,6 %. Sauf dans un domaine au moins, qui se confirme depuis, celui des céréales. Le port vient d’annoncer avoir totalisé 1,5 Mt de céréales à l’exportation, trafic qu’il n’a jamais atteint, dont 900 000 t dans les six derniers mois, malgré les nombreux blocages routiers, portuaires, ferroviaires dus aux mouvements sociaux. Il y a eu les grèves contre la réforme des ports et le mouvement des retraites. Au total, les exportations de céréales ont progressé de 17,4 % en 2010. « La tendance se poursuit aux premiers mois de l’année 2011 », précise le port dans un communiqué.
Le blé français contribue au remplacement de celui, disparu dans les incendies de Russie, d’Ukraine et du Kazakhstan l’été dernier. Partant de Nantes/Saint-Nazaire, il alimente principalement les pays d’Afrique du Nord qui multiplient les achats de précaution. Le blé meunier représente 90 % des chargements dans l’estuaire de la Loire. À elles seules, l’Algérie et l’Égypte représentent la moitié des volumes. Le Maroc arrive en 3e place. En Europe, le blé français s’en va au Portugal. « Bien sûr, la question demeure de savoir jusqu’à quand la France aura les moyens d’alimenter ces marchés à l’exportation, mais début mars, c’était toujours le cas », remarque-t-on à Nantes.
À l’inverse, les exportations de maïs sont plutôt en baisse en ce début d’année. Le maïs français n’est pas le premier, largement concurrencé par les maïs brésilien et américain. Ils bénéficient du faible coût du dollar et des taux de fret bas vers la péninsule Ibérique.