Lors de la présentation des résultats annuels d’Esso France, Francis Duseux, son p.-d.g. a fustigé les mouvements de grève sur le port de Marseille. Le groupe pétrolier réclame un service minimum lors des mouvements sociaux. Ne lui parlez pas de Marseille! Francis Duseux est excédé car depuis octobre 2001, les grèves à répétition ont fait perdre 26 M€ à son groupe! Une situation qu’il qualifie d’« incroyable ». La seule grève de 2010 a engendré un surcoût de 13 M€ pour les raffineries du pourtour de l’étang de Berre dont 5 M€ uniquement en surrestaries. « Ça commence à faire beaucoup d’argent, et allez expliquer la situation aux actionnaires qui se trouvent aux États-Unis et qu’en plus aucune action ne soit prise! Les porte-conteneurs ont la possibilité de faire escale à Rotterdam, mais nous, les pétroliers, nous sommes piégés par le port de Marseille. Un jour je pense que cela va mal finir! », a prévenu Francis Duseux, lors de la présentation des résultats du groupe le 14 avril .
Le p.-d.g. du groupe Esso en appelle à la responsabilité du GPMM afin qu’il fasse respecter les « règles du droit français avec des recours en justice » et souhaite la mise en place d’un « service minimum ». « Il faudrait régler ces problèmes au port lorsque tout est calme », ajoute-t-il.
Interrogé sur la création de la filiale Fluxel destinée à la manutention des produits pétroliers à Fos-sur-Mer et dont le GPMM conservera une part majoritaire, le groupe Esso a estimé que « cette filiale ne l’intéressait pas beaucoup » dans la mesure où elle leur a « été imposée » et dans laquelle « ils ne possèdent pas la majorité ». C’est d’ailleurs via la société SPSE que le groupe Esso prendra une part minoritaire (entre 10 % et 12 %). « Ça va être encore de l’argent dépensé sans maîtrise… On n’y croit pas », lâche Francis Duseux qui, pourtant, dit avoir été prêt à « faire des ouvertures » vers les agents du GPMM.
Il invite les pouvoir publics à construire un vrai projet pour le port de Marseille. « Notre raffinerie à Fos est profitable avec environ 20 M€ et Fos possède des atouts géographiques et la plus belle logistique d’Europe avec le pipeline et des jobs à la clé. Les industriels redoutent de s’installer ici! », insiste Francis Duseux qui déplore aussi la cherté des coûts d’escale supérieurs de 15 % à 19 % aux autres ports de Méditerranée. « Nous avons comparé avec nos autres escales à Trieste, Savone, Gênes et Augusta », fait-il valoir. La raffinerie Esso de Fos-sur-Mer a achevé en mars son grand arrêt effectué tous les six ans. Cet arrêt a mobilisé 3 000 personnes. Par ailleurs, elle s’apprête à construire 20 km de pipeline pour le transport de GPL et pour remplacer les 10 km existants.