En prolongement de son Plan d’aménagement et de développement durable durable (PA2D) à 15 ans, le GPM Dunkerque-Port s’est offert un Schéma directeur de patrimoine naturel (SDPN), autrement dit, un plan d’action à 30 ans pour le maintien et le développement de la biodiversité sur le territoire portuaire. Cette démarche a été menée par une équipe environnement, de plus en plus musclée, autour de Stéphane Raison, directeur aménagement et environnement, en partenariat avec le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel, les associations de protection de la nature, le Conseil général du Nord, le monde universitaire, etc. Résultat, un document approuvé par le Conseil de surveillance du port, les commissions flore et faune, et reconnu par les juges comme solide en la matière.
À l’origine de ce document, le projet de terminal méthanier et le débat public qui a bien failli le faire capoter. « Nous n’avions pas toutes les réponses », reconnaît Stéphane Raison, arrivé à Dunkerque appelé pour sa sensibilité environnementale par la présidente du directoire Martine Bonny. Convaincu que plus rien ne se ferait sans démarche aboutie, Stéphane Raison a placé la question au centre de sa stratégie, et dans un réseau de partenariats aussi complet que possible.
Le résultat est un document « qui doit vivre », différent d’une étude d’impact, mais qui doit permettre d’encadrer les grands projets d’investissements du GPM de Dunkerque, comme une demande d’implantation à brûle-pourpoint d’un industriel, d’un logisticien, etc. À court terme, moyen terme ou très long terme et en quatre étapes, le document superpose les espaces de projet et les espaces réservés à la biodiversité sur les 7 000 ha continentaux du domaine portuaire. Les 38 000 ha d’espace maritime seront traités à la suite, avec les conflits d’usage qui les caractérisent. Sanctuaires, noyaux de biodiversité, corridors de circulation des espèces, rythment en trames vertes et bleues cet espace. Le GPM investira quelque 10 M€, mais surtout beaucoup de matière grise et d’expérience partagée dans cet effort. Le cordon dunaire est particulièrement travaillé et promis à la préservation, mais sans remettre en cause le creusement des nouvelles darses de la Baltique et du Pacifique. Au total, les espaces de biodiversité représentent 1 290 ha sur terre et en mer, ce qui laisse largement la place aux projets.