Le port va procéder au contrôle de la radioactivité des navires

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La catastrophe naturelle qui a ravagé une bonne partie de la côte nord-est du Japon prend, suite à la radioactivité qui s’échappe progressivement de la centrale nucléaire de Fukushima, des proportions de plus en plus inquiétantes. Les grands ports toujours intacts que sont Tokyo et Yokohama sont certes encore en dehors de la zone de contamination, mais les incidences sur le trafic maritime avec cette partie du Japon commencent à se faire sentir. Des armements continuent à les fréquenter, certains avec réticence. Le 30 mars, un navire de MOL a déchargé à Xingang des conteneurs dont la surface supérieure présentait un niveau anormal de radioactivité, jugé toutefois non dangereux.

Ces développements ont incité l’autorité portuaire anversoise à procéder dès la mi-avril à un contrôle portant sur le degré de la radioactivité que pourraient présenter les navires en provenance du Japon. Les conteneurs seront contrôlés aux portes des terminaux. D’autre part, les navires en route pour l’Europe devront remettre une liste mentionnant les dix derniers ports d’escale. Si l’un des ports mentionnés se trouve dans cette région sensible du Japon, un contrôle pourra être effectué. Cela se fera par l’entremise de l’Agence fédérale pour le contrôle nucléaire. Des contacts seront également maintenus entre les différents ports pour signaler si un navire a été refusé dans tel ou tel port.

Cette mesure de sécurité se justifie, car il y a effectivement des risques sérieux de contamination. N’oublions pas que le géant de l’électronique Sony a six usines dans la région concernée, à savoir quatre à Miyagi et deux à Fukushima. Toyota a deux unités d’assemblage dans la région. D’autres entreprises ont également été victimes du Tsunami et peinent à redémarrer. Dans le courant des prochaines semaines il faudra effectivement suivre de très près les cargaisons en provenance directement ou indirectement (via feeder au départ de Singapour et autres hubs) déchargées en Europe.

L’année dernière le Japon a exporté 579 488 EVP vers l’Europe et 167 000 EVP vers la Méditerranée. 579 000 EVP ont été expédiés dans le sens inverse. En ce qui concerne le port d’Anvers, le trafic direct est modeste: 243 000 t en 2010, dont 303 EVP au chargement et 90 EVP au déchargement. Toutefois, ce trafic est plus important si l’on tient compte des cargaisons en provenance du Japon en transbordement via des hubs, trafic que les statistiques n’enregistrent que sur base du dernier port de chargement. Quant au trafic de voitures en provenance directe du Japon, il a porté sur 82 869 unités au déchargement et 7 841 au chargement.

Ce nouveau contrôle, certes nécessaire, pose néanmoins certaines questions. Qui va payer cette intervention du scanning antinucléaire? Vu le nombre de boîtes à subir le contrôle, où parquer ces boîtes en attendant que l’opération de contrôle soit effectuée? Que faire des conteneurs qui seraient jugés trop irradiés? Autant de questions qui attendent réponse.

Les autres ports belges, comme Zeebrugge et Gand, s’apprêteraient à prendre des dispositions similaires.

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