Assurance corps: surcapacité en 2010 et 2011

Article réservé aux abonnés

Des annulations de commandes, des reports de livraison, des faillites de chantiers et d’armements, de nombreux navires au chômage, des baisses très significatives de valeurs assurées (− 15,1 % en 2009 en moyenne et une estimation de − 9,2 % en 2010) ont marqué le marché pendant au moins les neuf premiers mois de 2010. Ce qui est favorable à la baisse des encaissements en corps et machines et corrélativement aux pertes d’exploitation. Mais du fait de l’accroissement de la flotte mondiale, l’encaissement global est en légère hausse, de 6,34 Md$ en 2008 à 6,64 Md$ en 2009 (chiffres arrêtés à fin août 2010).

En 2010, BRS a pu constater un regain d’activité chez ses clients. En effet, les navires qui ont été désarmés en 2009 ont été pour la plupart réactivés en 2010. Les taux de fret ont pu regrimper dans certains secteurs, notamment dans le conteneur. Par ailleurs, les valeurs assurées ont été revues à la hausse. En cours d’année, le renouvellement des affaires a eu lieu le plus souvent sans hausse de taux, voire quelque fois à la baisse pour les affaires qui génèrent de très bons résultats. Les assureurs, qui étaient en effet inquiets quant à l’éventuel manque de liquidité des assurés et des conséquences sur la qualité de l’entretien des navires, peuvent être rassurés. Dans un environnement strictement contrôlé, les armateurs sont de plus en plus soucieux de la qualité et de la sécurité.

Le marché de l’assurance corps a continué d’attirer de nouveaux capitaux. L’arrivée de nouveaux investisseurs, combinée avec une hausse des capacités financières existantes, se traduit par une capacité de souscription « considérable et excédentaire ».

Ce qui pourrait être une bonne nouvelle suscite néanmoins des interrogations. Le marché est saturé et il est « difficile de comprendre quelle logique » pousse les investisseurs, alors que les pertes passées et les marges bénéficiaires réduites sont loin d’être de fortes incitations. On pouvait craindre des mesures correctives, notamment que les assureurs restreignent leurs conditions et augmentent les taux et les franchises. Cela ne s’est pas produit. Le marché reste très concurrentiel au niveau international. La surcapacité maintient donc toujours les taux à des niveaux historiquement très bas. En revanche, en Europe et notamment en France, on constate toujours chez les principaux leaders une grande différenciation entre les opérations qui présentent de bons résultats statistiques et les autres opérations sous normes, qui sont celles qui, historiquement, génèrent des pertes chroniques.

« Néanmoins, les armements présentant des résultats techniques chroniquement déficitaires mais également les flottes sous normes trouvent actuellement des capacités disponibles et compétitives y compris avec des compagnies bien notées par les agences de notations. »

Dans le marché de l’assurance où les marges bénéficiaires continuent d’être sous tension, BRS prévoit que l’écart se creusera entre les assureurs qui mènent exclusivement une politique de chiffre d’affaires et ceux qui pourraient devenir de plus en plus défensifs et sélectifs. Ces derniers travaillent sur le long terme et ont la préférence des banques qui financent les navires. Celles-ci, en leur qualité de créanciers, sont en effet de plus en plus soucieuses de la solidité financière des compagnies figurant sur la répartition des polices qui les couvrent. Concernant les perspectives, BRS estime que les « nouveaux assureurs qui attaquent le marché à un prix plancher s’exposent à un réveil douloureux d’ici les trois ans à venir ». L’expérience a un coût.

Compagnies

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15