« La caractéristique de Cemex, c’est d’avoir conservé une part de moyens de transport fluvial en propre pour les granulats. Cette situation nous donne plus de flexibilité et préserve notre indépendance », témoigne Michel André, président de Cemex France. La logistique fluviale de l’entreprise repose sur une flotte de 80 barges et 10 pousseurs de 300 t à 2 500 t de capacités. En moyenne, 2,5 Mt à 3 Mt de granulats sont transportés chaque année par la voie fluviale. Les barges sont aussi utilisées comme stockage flottant sur la Seine. « 50 % des volumes passant par la voie d’eau sont transportés par la flotte propre de Cemex et le reste par des bateliers indépendants », indique Michel André. La flotte de Cemex est ainsi complétée par l’affrètement d’environ 60 automoteurs et pousseurs. Sur la France entière, le mode fluvial représente 48 % des tonnes/kilomètre transportées, le ferroviaire 13 % et la route 39 %. Sur la Seine et l’Yonne, le fluvial atteint 67 %, le ferroviaire 18 % et la route se réduit à 15 %. « Sur le Val de Seine, 85 % des transports sont réalisés par le biais des modes alternatifs, souligne Michel André. Il s’agit de massifier le transport des produits pondéreux dans le cadre d’une politique de développement durable tout en prenant en compte les impératifs économiques. » La distance moyenne parcourue pour un voyage s’élève à 130 km pour la voie d’eau, 250 km pour le chemin de fer et 40 km pour la route.
Un savoir-faire en héritage
La logistique fluviale de Cemex France est un héritage de l’histoire de l’entreprise. Avant son rachat en 2005 par le groupe Cemex, l’entreprise était détenue par le groupe britannique RMC et était alors plus connue sous les marques Béton de France et Morillon Corvol. C’est de cette entité que Cemex France a hérité son savoir-faire fluvial et ses implantations privilégiées en Île-de-France. Dans cette région, Cemex France compte une dizaine de sites portuaires, parfois associés à une « unité de production et de services » (UP) pour le béton prêt à l’emploi. Il en va ainsi à Aubervilliers, Evry, Saint-Maur, Athis-Mons, Ivry et Tolbiac. Sur ce dernier port, situé dans le XIIIe arrondissement parisien, Cemex France a mis en service, en novembre 2010, une première UP construite selon une démarche « haute qualité environnementale » reconnue par l’Ademe. L’UP répond aussi aux critères voulus par Ports de Paris en matière d’implantation industrielle sur les sites intra-muros de la capitale: intégration urbaine soignée et mixité des utilisations. Outre la vente de granulats, les sites portuaires de Cemex France sont équipés pour réceptionner les terrassements, gravats et déchets industriels banals du bâtiment. Ils permettent l’évacuation d’environ 30 000 t de ces sous-produits vers les décharges. Cemex France privilégie également, dans la mesure du possible, le développement de plates-formes multimodales. Par exemple à Marolles-sur-Seine (Seine-et-Marne) qui reçoit des granulats par chemin de fer en provenance de Gudmont (Haute-Marne) notamment. Une fois transformés, les granulats quittent Marolles par barges à destination du reste de l’Île-de-France. En matière fluviale, en dehors de cette région, Cemex France conduit aussi des projets de développement le long du Rhône.
Vers une reprise en 2011
Cemex France est une filiale du groupe Cemex, fondé au Mexique en 1906. Au niveau international, le groupe Cemex est le numéro 1 du béton prêt à l’emploi (BPE), numéro 6 du ciment et numéro 3 des granulats avec une présence dans 50 pays. Cemex s’est implanté en France en 2005 avec le rachat du Britannique RMC plc qui possédait les sociétés Béton de France et Morillon Corvol. Cemex France est présent sur deux marché: le BPE et les granulats. Cemex France possède 330 sites dont 90 dédiés aux granulats et 240 au béton, répartis sur quasiment tout le territoire. En 2010, la filiale a réalisé un chiffre d’affaires de 880 M€. « Les granulats ont été marqués au niveau national par un repli du marché (− 3,5 %). Le BPE a enregistré un léger rebond de 0,3 % en 2010 par rapport à 2009, relève Michel André. Pour 2011, nous prévoyons une croissance des volumes de 2 % à 3 % pour les granulats et de 3 % à 4 % pour le BPE, annonce le président de Cemex France. Le marché étant largement tiré par le résidentiel. »