Marseille-Fos, comme cinq autres ports méditerranéens (Valence, Algésiras, Livourne, Koper et Le Pirée), calcule l’empreinte carbone du passage portuaire dans ses installations. Cet état environnemental est conduit dans le cadre du programme européen Climeport (financement Feder) qui, lancé en mai 2009, s’étend sur trois ans.
Les premiers résultats de cette étude, sans précédent dans les ports français, font apparaître les chiffres suivants: 304 kilotonnes (kt) d’équivalent CO2 sur une année. Chaque millier de tonnes manutentionné sur le port émet 3,7 kt d’équivalent CO2 et 85 % des émissions proviennent des navires. Sur la même période, 109 kt de pétrole – dont 73 % sont utilisés pour la propulsion et les besoins à bord des navires – sont consommés. Tous les chiffres concordent, Marseille-Fos, avec sa plate-forme pétrochimique, figure parmi les métropoles les plus polluées d’Europe.
Ces données brutes constituent un « état zéro » à partir duquel les responsables portuaires pourront mesurer l’efficacité des « bonnes pratiques » visant à réduire l’impact du gaz à effet de serre sur le changement climatique. Une trentaine de mesures ont été identifiées parmi lesquelles le port marseillais a retenu les branchements électriques à quai pour éviter aux navires de faire tourner les moteurs auxiliaires pendant leur escale, la réduction de la vitesse d’approche des navires, la régulation des éclairages, des plantations sur les toitures de hangar…
Il y a deux ans, le bureau d’études Éclosion a fait état d’estimations d’émissions de CO2 liées aux 9 500 appareillages sur les seuls bassins marseillais. Elles correspondent aux émissions de 570 000 habitants. Le chiffre ne tient pas compte des émissions de particules qui constituent un sujet très préoccupant et toujours très mal cerné.