Le projet n’est pas encore sorti des tiroirs du ministre des Transports mais il fait déjà beaucoup des vagues. Sur fond de rigueur budgétaire, Peter Ramsauer prépare une vaste réforme des voies navigables. En ligne de mire: les aides accordées par l’État fédéral à l’entretien et la modernisation des 7 500 km de fleuves et canaux allemands.
Objectif, « prioriser les axes selon leur importance en termes de trafic. » Concrètement, seules les voies où le trafic annuel dépassera les 10 Mt pourront encore compter sur une aide publique fédérale. Les autres, jugées « secondaires », ne touche- ront plus un centime de Berlin.
Un système à deux vitesses qui fait hurler les professionnels: « Peter Ramsauer capitule face aux caisses vides de l’État », dénonce la fédération BDB. Et de prophétiser la « mort » du réseau situé à l’est de l’Allemagne: des voies « non navigables », à terme, faute de moyens suffisants consacrés à leur développement. De fait, seuls le Rhin, la Moselle, le Mittellandkanal et une partie du Main (ouest) sont en mesure de remplir les critères exigés par le gouvernement. « Ce plan contredit l’engagement du gouvernement de transférer une partie croissante du trafic de marchandises de la route vers des modes de transports écologiques », poursuit le BDB.
Également dénoncé par l’opposition et certains gouvernements régionaux, le texte sera bientôt débattu au Bundestag. « Nous pouvons comprendre que Peter Ramsauer soit soumis à des contraintes budgétaires, conclut Gunther Jaegers, le président du BDB. Mais elles doivent être réparties de façon équitable entre l’ensemble des modes de transports. »