Après une année 2009 très difficile, le port de commerce hors transmanche de Calais a retrouvé un niveau conforme à son marché, en hausse de 14,68 %, mais pour un volume limité à 608 925 t. Le départ d’Umicore n’a pas été compensé. Tioxide se maintient à 100 000 t d’importations de minerais. Graftech, de même, maintient un flux d’importation de 30 000 t à 35 000 t de cokes de pétrole. « Calais manque d’industrie », commente le transitaire de la place, Marc Lasuen, directeur de Léon Vincent Calais. S’y ajoute l’effondrement du marché britannique pour les produits de carrière, tombé en quelques années de 450 000 t à 150 000 t. La livre reste à un taux de change très bas, et les restrictions budgétaires faisant suite à la crise ne laissent guère d’espoir à très court terme aux carrières du Boulonnais et aux carrières de la Vallée heureuse. Cela dit, observe Marc Lasuen, des marchés très volumineux se profilent à l’horizon 2012 à 2015. Il peut s’agir des grands travaux de Rotterdam ou de la protection des côtes britanniques. Les carrières du bassin de Marquise n’en prendraient-elles qu’une petite part que le port de Calais s’en trouverait mieux. Les graves de mer se tiennent à 120 000/130 000 t.
Après un arrêt quasi complet voici quatre ans, les sucres ont repris de l’activité. Le terminal détenu par Tereos a exporté 80 000 t sur l’année calendaire 2010. La campagne 2010-2011 n’a pas vraiment débuté pour le terminal, qui a toutefois engrangé 70 000 t dans son silo. Tout dépend donc des décisions de Bruxelles et des cours, sachant que le marché mondial reste globalement porteur.
L’année a été satisfaisante pour le câblier Alcatel Lucent à Calais, sans être exceptionnelle. L’usine a chargé de 27 000 à 28 000 km de câbles, une bonne moyenne pour ce terminal. Année moyenne également pour les chargements en Ro-Ro des voitures de PSA pour le marché britannique, autour de 120 000 véhicules. Ces mouvements, convoités depuis des années par la concurrence, se maintiennent. Ils varient selon le succès des ventes de Peugeot et Citroën outre-Manche. Côté nouveautés, deux flux ont fait leur apparition: l’un d’importations d’animaux vivants, et un test de Lafarge pour l’importation de pierre ponce.
Tioxide sauvée
Après sept ans de pertes, et trois recapitalisations, l’usine de production de pigment blanc opacifiant Tioxide, groupe Huntsman, semble avoir trouvé la solution à son problème structurel. Pour 30 M€, l’unité de traitement des effluents par concentration des liquides acides sera convertie pour produire des engrais. De la sorte, l’usine diminuera fortement sa consommation d’énergie, ses effluents à la mer, ses frais de maintenance, elle accroîtra sa disponibilité et ajoutera une ligne de chiffre d’affaires à son bilan. Il est prématuré de dire si les engrais généreront une activité maritime.