Les bilans des deux débats sur les projets de terminaux méthaniers Cap Tonkin et Fos Faster ont été présentés le 17 février par la Commission nationale du débat public. Cap Tonkin bénéficie d’un a priori plus favorable que Fos Faster.
« Une assistance réduite mais assidue » pour les réunions sur le projet de terminal méthanier Cap Tonkin et « une assistance restreinte » pour celles sur le projet Fos Faster, a souligné Philippe Deslandes, président de la Commission nationale du débat public (CNDP), le 17 février à Marseille. « Mais les débats publics ont effectivement eu lieu, vu les thèmes abordés, la diversité des questions posées, les réponses et arguments apportés. » Si les réunions ont été parfois clairsemées, c’est notamment suite à la décision de « diverses associations de ne pas participer aux débats, déçues de l’absence de suite donnée au pacte de concertation élaboré en 2004 dans la foulée du débat public Fos 2 XL », a expliqué Philippe Deslandes. Les projets de terminaux méthaniers Cap Tonkin, porté par Elengy, et Fos Faster, porté par Fos Faster LNG Terminal, franchissent donc avec succès l’étape du débat public qui a pour principal objectif « d’éclairer les maîtres d’ouvrage sur les controverses créées par leurs projets », a rappelé Philippe Deslandes. Le résultat des débats pour CapTonkin apparaît plutôt favorable. « Le maître d’ouvrage a sans doute bénéficié du fait qu’il s’agit d’une modernisation des installations existantes du terminal méthanier de Fos Tonkin qui n’ont pas posé de problèmes notables en termes de sécurité depuis sa mise en service en 1972, relève Antoine Dubout, président des deux Commissions particulières de débat public (CPDP). Et l’activité est prolongée de 20 ans en termes d’emplois. » De plus, les inquiétudes autour de l’accès à une plage de Fos-sur-Mer ont été apaisées avant le lancement du débat public par la signature d’un accord entre Elengy, la commune et le port. De son côté, l’accueil réservé au projet Fos Faster apparaît plus mitigé. Selon Antoine Dubout, le nœud de réticence du public se situe surtout sur le choix de construire le terminal méthanier en gagnant du terrain sur la mer alors que la plupart des riverains ont le sentiment qu’il y a encore beaucoup de place dans le port. Le projet Fos Faster a aussi pâti de la comparaison avec Cap Tonkin débattu en parallèle (voir encadré). Les deux maîtres d’ouvrage disposent désormais d’un délai de trois mois pour décider de poursuivre ou non leur projet respectif, soit jusqu’au 17 mai 2011. Enfin, les réunions des deux débats publics ont révélé des ressentiments et inquiétudes dépassant largement les deux projets concernés mais largement liés à l’activité portuaire et industrielle. Beaucoup de participants, particuliers comme élus, ont d’ailleurs réclamé l’organisation d’un débat sur la totalité de la zone industrielle et portuaire. « La CNDP a déjà, voici deux ans, sensibilisé l’État sur l’intérêt d’un tel débat », a indiqué Philippe Deslandes. Toutefois, la CNDP ne peut décider elle-même d’organiser ce débat sans la saisine du gouvernement. Aussi, en attendant une éventuelle décision, la CNDP a invité les dirigeants du port de Marseille à relancer une démarche de concertation sous une forme actualisée du pacte de concertation mis au point après le débat public sur Fos 2 XL en 2004.
Deux projets, deux débats publics et des réunions communes
La CNDP, saisie simultanément en octobre 2009 par les deux opérateurs des deux projets de terminaux méthaniers Cap Tonkin et Fos Faster, a décidé d’organiser deux débats publics avec deux CPDP mais avec à leur tête un même président. Car si les deux projets sont indépendants l’un de l’autre, ils sont situés dans la même aire géographique. De plus, la finalité des deux projets étant de même nature, les deux CPDP ont souhaité traiter de thèmes communs lors de cinq réunions conjointes. Les deux débats publics se sont déroulés du 6 au 17 décembre 2010.