« Nous avons assisté à une reprise de l’activité après avoir connu des années 2008 et 2009 sous le signe de la crise », a relevé Bernard Pacory, directeur général adjoint de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Grand Lille et directeur des Ports de Lille, le 4 février. Avec un trafic total de 6,76 Mt, les Ports de Lille enregistrent une croissance d’un peu plus de 6 % en 2010 par rapport à 2009. « Pratiquement tous les sites ont bénéficié de cette bonne orientation », précise la direction des Ports de Lille. Les trois sites de la métropole lilloise (Lille, Halluin, Santes) ont dépassé chacun le million de tonnes manutentionnées en 2010. Ceux situés en dehors de la métropole (Arques, Douai) ont triplé leur trafic. La voie d’eau présente une progression de 8 % et sa part atteint près de 22 % du trafic total manutentionné sur les différents sites. Le trafic conteneurisé affiche également un rebond de plus 2 % avec 71 454 EVP manutentionnés sur les deux terminaux de LCT et Halluin 2. Pour cette activité, la prudence reste toutefois de mise, selon la direction des ports lillois qui souligne que « la conjoncture reste extrêmement fluctuante et confuse, ce qui fait craindre pour la pérennité de cette embellie ». Au-delà de ces résultats positifs, l’année 2010 a été marquée pour les Ports de Lille par le lancement de plusieurs initiatives destinées à accroître les trafics dans les années à venir. Pour remplir cet objectif, indique Philippe Hourdain, président de la CCI Grand Lille, le premier axe de travail est d’instaurer « une gestion harmonisée des ports du Nord-Pas-de-Calais ». Il s’agit de faire travailler ensemble les ports maritimes (Dunkerque, Calais, Boulogne) et intérieurs, sans oublier la plate-forme de Dourges. La volonté de la région de devenir concédante des ports intérieurs, comme elle l’est déjà pour Calais et Boulogne, devrait faciliter la synergie portuaire. Pour la CCI, cette stratégie constitue aussi le moyen de préparer l’arrivée du canal Seine-Nord Europe et de réussir à capter les flux et trafics massifiés qui devraient emprunter cette nouvelle infrastructure à l’horizon 2016. L’autre axe de travail de la CCI est « l’intégration du port dans la ville ». Une vaste étude urbanistique devrait être lancée dans les semaines à venir pour « repenser l’utilisation des 65 ha des Ports de Lille ». Cette surface totale devrait être divisée en trois zones. La première, de 8 ha, est celle située quasiment au cœur de la ville où se trouve actuellement le siège de la direction des ports. Ces 8 ha devraient se transformer en quartier mixte mêlant habitations et activités tertiaires. Dans une deuxième zone (20 ha), il est prévu d’installer un centre multimodal de distribution urbaine (CMDU). La troisième partie accueillerait les activités portuaires proprement dites sur 30 ha. Certaines activités portuaires devraient donc être déplacées d’une zone à l’autre. « Il ne faut toutefois pas en déduire que le port va quitter le centre-ville, assure Bernard Pacory. Sa concession court jusqu’en 2038. Et il a un rôle à jouer en ville, notamment en matière de distribution urbaine, d’où le projet de CMDU. Mais il doit aussi s’adapter en fonction des évolutions de la cité. » Ces changements sont prévus aux alentours de 2018-2020.
Pré et post acheminement
De bons résultats 2010 pour Lille
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