En 2011, le Grand port maritime de Bordeaux mettra les bouchées doubles. Alors qu’habituellement l’enveloppe d’investissements avoisine les 9 M€, elle atteindra en 2011 les 18,7 M€. « Une somme jamais atteinte dans les projets du port », selon la directrice du GPMB, Marie-Luce Bousseton. L’année 2010, avec 13,3 M€ engagés, annonçait déjà cette montée en puissance pour rénover les infrastructures. « Dans le cadre du projet État-Région 2007-2013, un redéploiement des finances s’est cependant imposé en 2010. Sur les 13,5 M€ prévus initialement pour un appontement destiné au projet du terminal méthanier, 9 M€ ont été gardés pour préviabiliser les plates-formes sur le terminal du Verdon et inciter ainsi des industriels à s’installer. Sur le projet également d’aménagement du terminal Grattequina qui, au départ, ne concernait que l’accueil de granulats, s’est ajouté de l’équipement pour le transport prévu par EADS de pales d’éoliennes, avec un budget de 13,7 M€ pour les trois premières phases du chantier jusqu’en 2013 », précise Marie-Luce Bousseton.
Concernant plus précisément 2011, sur les 18,7 M€ prévus, l’opération principale, un tiers des investissements (dont 85 % assurés par l’État), sera consacrée à l’amélioration des accès nautiques. En effet, le tirant d’eau des navires qui étaient de 10 m n’atteint plus, fin 2010, que 9,3 m sur les sites principaux et ce, en raison des avaries survenues sur les dragues du port auxquelles s’est ajouté un débit plus faible du fleuve ces dernières années. Un autre tiers des dépenses sera destiné à la construction de quais et terre-pleins, comprenant notamment le chantier du terminal de Grattequina et la réhabilitation de quais et voies ferrés sur Bassens. Des chantiers, déjà entrepris en 2010, seront poursuivis, dont la modernisation du poste pétrolier 511 d’Ambès, la construction du nouveau siège social du port à Bacalan (qui sera investi par les services en septembre), la rénovation du hangar 81 au Verdon pour l’accueil d’une nouvelle activité à caractère alimentaire, et enfin la mise en sûreté portuaire des sites. Plusieurs études seront également financées cette année: diagnostic environnemental sur l’aménagement de la passe Ouest, définition de travaux pour la réparation des écluses des Bassins à flot, potentialités du port de plaisance… Le GPMB s’attellera en parallèle à la commercialisation de son domaine foncier, notamment dans le périmètre des bassins à flot de Bacalan.
Sur les 18 M€, le GPMB mettra la main à la poche en 2011 à hauteur de 11 M€ (l’investissement avoisinait les 8 M€ en 2010), somme puisée dans ses réserves constituées grâce au fonds de roulement. Avec un chiffre d’affaires provisoire de 47 M€ en 2010, les produits dégagés en 2010 ont libéré une CAF, capacité d’autofinancement nette de 3,8 M€. Côté trafic, le port table cette année sur un volume équivalent à 2010. « On mise sur la stabilité des hydrocarbures et des céréales, une reprise industrielle des engrais et sur la diversification de nos produits: ferrailles, méthanol, quartz, argile, granulats… L’avenir du port de Bordeaux, c’est de s’adapter à notre hinterland, avec des tonnages faibles mais diversifiés », a analysé Marie-Luce Bousseton lors de la conférence de presse du port qui s’est tenue le 25 janvier.
