Le port hanséatique retrouve une croissance à deux chiffres, mais reste distancé par ses grands rivaux Rotterdam et Anvers. Après avoir sérieusement bu la tasse en 2009, le port de Hambourg refait surface. Profitant à plein du dynamisme de l’économie allemande tournée vers l’export, le site enregistre une croissance robuste de ses volumes: + 10 % l’an dernier, soit 121 Mt de marchandises manutentionnées. Même embellie pour les trafics conteneurisés qui progressent de 12,7 %, à 7,9 MEVP. Une poussée toutefois plus modeste que chez ses grands rivaux, Rotterdam ou Anvers. De fait, Hambourg est loin d’avoir effacé la crise: de l’aveu même de ses dirigeants, il faudra attendre le deuxième semestre 2012 avant de retrouver les niveaux records atteints avant la récession. L’activité de feedering en direction de la Baltique a particulièrement souffert: avec la chute des taux d’affrètement, il est devenu plus rentable pour de nombreux armateurs d’organiser ces opérations depuis les Pays-Bas ou la Belgique. Tombé au troisième rang européen, Hambourg attend donc plus que jamais le creusement de l’Elbe: ce fleuve qui le rattache à la façade maritime n’est pas assez profond pour permettre le passage des plus gros porte-conteneurs. Financé à hauteur de 300 M€ par l’État fédéral, le chantier devrait être enfin lancé vers la fin de l’année, après d’interminables procédures. « C’est une question de survie », prévient Ian Karan le sénateur en charge de l’Économie. Car certaines compagnies commencent à perdre patience. Ainsi le chinois Cosco menace-t-il de quitter Hambourg pour Rotterdam, si les travaux n’aboutissent pas rapidement.
Les Ports
Le port refait surface
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