Déménagement, recapitalisation, création d’une nouvelle société, réforme du port… Michel Henry, directeur général d’Intramar, parle à bâtons rompus des difficultés qu’il rencontre sur les bassins Est du port de Marseille. Entre grèves et réforme…
Le 1er février, une nouvelle société de manutention a vu le jour à Marseille. Baptisée RoRo Marseille, il s’agit d’une holding qui réunit sous une même entité Intramar Roro (Terminal Link), Socoman et Marseille Manutention (Groupe Sea Invest).
Présente dans les bassins Est du port, RoRo Marseille est spécialisée dans les activités de manutention horizontale. « DP n’est pas dans les activités Ro-Ro car ce n’est pas sa stratégie. Il se concentre sur la manutention verticale à travers Med Europe Gate Terminal, la nouvelle marque du terminal à conteneurs de Mourepiane », explique Michel Henry, directeur général d’Intramar. Interrogé sur les graves difficultés financières d’Intramar et l’éventualité d’un dépôt de bilan, Michel Henry répond: « Les actionnaires ont décidé de solutions pour éviter cela. Une recapitalisation de l’entreprise par les actionnaires a eu lieu en 2009 par abandon de créances au sein du groupe MGM. Des discussions sont en cours au sein de notre actionnariat pour une nouvelle recapitalisation ». Il précise qu’à Fos, Seayard et Eurofos (autre filiale du groupe MGM) perdent également beaucoup d’argent.
« Le port aurait dû faire son travail! »
Le groupe MGM n’a cessé au cours des trois dernières années de réduire ses effectifs dockers, passant de 120 à 40 dockers sur la période. « Il s’agit pour la plupart de départs anticipés et non remplacés dans le cadre du plan amiante. En revanche, il y a eu une croissance des effectifs au sein du groupement d’employeurs Gemest. Intramar recrute à elle seule entre 180 et 200 dockers par jour », précise Michel Henry, alors que la baisse du nombre de mensuels et la montée en puissance des groupements d’employeurs viennent d’être pointés du doigt par la Cour des comptes.
Interrogé sur l’éventuelle entrée au capital d’Intramar du GPMM et sur le nombre d’agents appelés à être transférés le 3 avril, Michel Henry répond, un brin agacé: « Je ne sais pas combien d’agents sont transférables dans le cadre de la réforme des bassins Est. Ce n’est pas normal! Le port aurait dû faire son travail et me dire quel était le nombre. À Fos, les choses se passent mieux. Les agents vont rejoindre PortSynergy et Seayard », explique-t-il.
MGM (holding d’Intramar et Eurofos) est détenue à 51 % par PortSynergy (un joint-venture à 50/50 entre CMA CGM et DP World), les 49 % restant étant répartis entre Socoma (24,5 %) et le groupe Léon Vincent (24,5 %). Le 1er juillet, MGM a quitté la traverse Mardirossian, berceau historique de la manutention pour des locaux situés sur le terminal de Mourepiane. « Au moins, je vois ce qui s’y passe! », conclut le directeur d’Intramar.