Avec un global de 85,9 Mt, le trafic 2010 de Marseille-Fos indique une croissance de 3 % alors que la progression moyenne des ports français est de 1 %. Un marqueur en trompe-l’œil. L’an dernier, à pareille époque, les 83 Mt enregistrées correspondaient à une chute de 13 %! Ces volumes appartiennent à l’étiage des trafics des 40 dernières années. C’est dire si, avec ces chiffres globalement négatifs, le port phocéen poursuit une retraite pénible. Une lecture plus fine du bilan délivre toutefois plusieurs signes positifs. Avant les mouvements sociaux du second semestre, le taux de progression du port atteignait 8 %, dans les clous des 7,7 % des ports européens. Les grèves auraient coûté 1,4 Mt au port et l’annulation de 210 escales. Malgré les blocages, le trafic des diverses (15,8 Mt) a enregistré une hausse de 9 %. La régularisation des échanges avec l’Algérie y a contribué pour l’essentiel. Tout comme la montée en puissance de la ligne UN Ro-Ro avec la Turquie a permis un score exceptionnel pour le roulant (4,03 Mt et + 6 %). Malheureusement, le départ de Marseille de l’armement risque de jouer en sens inverse l’an prochain.
La reprise, partielle, de l’activité d’ArcelorMital a boosté les vracs sidérurgiques et donc solides (11,82 Mt et + 40 %) qui ont également bénéficié du dynamisme mondial du marché des céréales. Le retrait structurel du volume des pétroles brut et raffinés a une fois de plus plombé les hydrocarbures (55,1 Mt et − 3 %). Dans ce secteur, le gaz naturel liquéfié reste toujours en vedette. Avec 5,5 Mt, l’ouverture du nouveau terminal de Fos Cavaou, la pression monte de 9 % confirmant son statut de filière d’avenir.
Peu touché par les grèves, le trafic passagers stagne. Avec 2,06 Mpax, il recule de 2 % sous le coup d’une nouvelle et inquiétante chute du trafic avec la Corse (− 11 %) qui renforce Toulon. Heureusement que les croisières continuent de s’amuser avec 700 000 pax (+ 8 %).
Le pire n’est jamais certain. La réparation navale revit avec les chantiers San Giorgo. En quelques semaines, sept navires (dont six de croisières) sont sortis des formes. On n’y croyait plus.
