« Après deux ans de crise économique, on attaque une nouvelle année de crise, sociale cette fois ». François-Georges Kuhn, directeur de Fast à La Pallice, partage le même mécontentement que les autres acteurs du port. « Nous avons perdu du trafic, qui se réorganise vers d’autres ports, français ou étrangers. Et nous risquons d’en perdre d’autres encore… » La première conséquence, tout à fait visible, ce sont les annulations d’escale du fait du surcoût. À la Cogémar, Jean-Michel Minaud regrette le ralentissement dans le chargement des navires, qui se traduit par des navires à quai ou au large en attente de dockers ou de grutiers. « Le dernier navire que nous avons perdu, c’est un 5 000 t qui est parti sur Flushing. »
Le directeur du port a d’autant plus de mal à évaluer l’incidence des grèves sur le trafic que La Pallice était ces dernières années en forte croissance. « Il y a les navires qui vont ailleurs, et il y a aussi tous ceux qui ne prennent même plus contact et qui vont directement en Espagne, en Belgique ou aux Pays-Bas. » Pour l’ensemble du port, l’Union maritime de La Rochelle estime la perte de trafic à 50 000 t. Auxquelles pourraient s’en ajouter 100 000 de plus. « Quand les manutentionnaires seront morts, il n’y aura plus ni docker ni grutier… »