Nantes-Saint-Nazaire

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10 M€ de perte

« L’automne dernier en pire! », résume François Gosselin, agent de consignation chez CMA CGM. Le 26 janvier au matin, le Syndicat des entreprises de manutention portuaire (SEMP) a estimé à 10 M€ le chiffre d’affaires perdu dans le port de Nantes-Saint-Nazaire depuis le début de l’année, dans le conflit sur la pénibilité, en totalisant les pertes d’exploitations des manutentionnaires et les coûts d’immobilisation des navires. Cinquante navires ont été impacté, une dizaine déroutés. Le 2 février, 18 navires attendaient encore leur tour, en rade de Saint-Nazaire. « On sert nos clients au mieux mais entre les navires retardés, ceux à qui l’on demande de repartir, de ne pas venir, ceux qui ne veulent plus l’envisager, personne n’est satisfait », indique Ilyasse Askill, directeur régional de Cogémar (Bolloré logistique portuaire) assurant la manutention pour MSC.

L’autoroute de la mer Montoir-Gijón fait figure d’exception. Elle a été épargnée jusqu’ici. Sur le même terminal roulier, la ligne hebdomadaire vers Vigo, au Portugal, n’a été décalée que d’un jour du 12 au 13 janvier. Les porte-conteneurs, traités en priorité, jonglent néanmoins avec les heures. Un navire MSC est reparti vers Anvers entre deux déchargements. « Nous avons eu huit escales en moins sur la vingtaine prévue en janvier. Nous perdons 1 500 conteneurs par mois qui s’en vont ailleurs », compte Ilyasse Askill, de la Cogémar. Chez CMA CGM, le feeder Bassens-Montoir-Brest-Le Havre n’en finit plus d’être en retard sur son planning.

Les navires de vrac, moins mobiles, attendent. Un navire de ferraille est resté 1 200 h à quai contre 280 en temps normal. « Le prix de marché du fret augmente. Des clients ne trouvent plus de navire », ajoute Pascal Vialard, président du SEMP dont l’entreprise, Sea Invest, est spécialisée dans le vrac.

De son côté, le port des Sables d’Olonne croise les doigts. Aucune perturbation en janvier, la CGT n’ayant pas de relais sur place. « Pas de gain nouveau non plus. Et nous attendons un chargement de céréales. Mais le chargeur a du mal à trouver un navire », indique Pierre Lambot, de la société Pajarola.

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