Après avoir d’abord pesté contre le revirement gouvernemental dans la négociation sur la pénibilité du travail des dockers, les patrons marseillais reviennent à des positions plus orthodoxes. S’ils ne reprennent pas la proposition d’une table ronde ou d’un « Yalta portuaire », ils penchent plutôt pour « un pacte social ». Patrick Daher, président marseillais d’un groupe équipementier pour le transport et président du conseil de surveillance du GPMM, ne croit pas « qu’on va traiter 15 à 20 ans de port en une journée. Arrêtons le massacre! » avertit-il en expliquant que « toute destruction de confiance chez les clients entraîne une destruction de tonnage qui à son tour se traduit par une destruction d’emplois ». Parallèlement au « pacte social » qui pourrait aboutir à une sorte de service minimum portuaire, une étude sur les idées et des desiderata « des différentes parties prenantes » (à l’exclusion des syndicats de salariés) a été lancée par le GPMM. Elle servira à établir d’ici à la fin de ce premier trimestre un plan de masse qui sera enrichi et amendé par les parties consultées. « Il servira ensuite d’axe collectif pour les 20 ans. »
Raymond Vidil, président des armateurs marseillais, ne dit pas autre chose à la presse. « Nous sommes otages d’un nouveau bras de fer. La vérité, c’est que nous allons mal et que tout le monde s’imagine qu’on renaît éternellement de ses cendres. Le port est en train de craquer, nous ne tenons plus les trafics, et plus personne ne va croire en nos discours. On a trop répété que tout irait mieux. […] Il faut que les partenaires sociaux se remettent de toute urgence autour de la table des négociations et en finissent au plus vite. Il faut rentrer dans le cadre légal, celui de l’intérêt général. »
De son côté, la CGPME 13 évoque « le désastre en ligne de mire ». Suivant le syndicat patronal, 89 % de ses adhérents interrogés seraient « partisans d’une intervention musclée des pouvoirs publics ». Quant à l’UPE13, il sonne « la mobilisation générale du monde économique pour sauver le port de Marseille » et ressort le collectif « Touche pas à mon port ».