Sur Fos-Lavera-Berre, le secteur des hydrocarbures n’a pas aimé 2010, ses 33 jours de grève des agents portuaires des terminaux dédiés et les arrêts des personnels des quatre raffineries. Il risque d’encore moins d’apprécier 2011. Le niveau des trafics, qui représente les deux tiers du volume global de Marseille-Fos, ne s’apprête pas à monter.
En effet, les terminaux hydrocarbures, qui jusqu’ici s’étaient tenus à l’écart du conflit de la pénibilité, ont replongé dans le mouvement en faisant corps avec la FNPD. Les deux terminaux de Fos et Lavera ont été ainsi bloqués lundi 24, trois mois après une grève historique.
Une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule. La fermeture de la raffinerie de Lyondell-Basel pourrait être annoncée dans les mois qui viennent. Édifiée au début des années 1930 (comme la raffinerie de Lavéra-Ineos et la raffinerie de Provence-Total), cette unité pétrochimique emploie 350 salariés. C’est lors d’une rencontre avec les syndicats à la suite d’un débrayage contre une réduction d’effectifs dans la division chimie (production d’éthylène, polypropylène, PVC, Kraton et additifs) que la menace a été évoquée. Selon la CFDT, la décision pourrait être confirmée d’ici à fin juin, voire dès le mois de mars. La direction n’a voulu apporter aucun commentaire à l’information.
Tout n’est pas obscur sur la zone du « triangle de la pétrochimie ». La quatrième et la plus récente (1965) raffinerie, celle de Fos-Esso (ExxonMobil), vient de commencer son grand arrêt technique. Le chantier de modernisa- tion (500 000 h de travail) devrait s’étendre sur plusieurs semaines. Au terme d’un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros (la direction n’a pas voulu dévoiler le chiffre exact), le site verra non seulement sa sécurité renforcée mais aussi sa capacité de production de gazole et de fuel domestique s’accroître. Au passage, l’unité qui emploie 250 salariés améliorera son impact environnemental et réduira sa consommation énergétique.