2010 a été particulièrement faste pour le Grand port maritime de Rouen. Des résultats largement portés par une campagne céréalière de très haut niveau. Mais les autres filières affichent aussi de bonnes performances.
Contents mais lucides sont les dirigeants du Grand port maritime de Rouen (GPMR). Contents car 2010 est l’année d’une triple performance pour le GPMR: record du trafic céréalier (9 Mt, + 31 %), des trafics de vrac liquide (12,5 Mt, + 7,7 %) et des tonnages fluviaux (5,5 Mt, + 10 %). Au total, le trafic maritime du GPMR a atteint 26,7 Mt, soit une croissance de 14,5 % en 2010 par rapport à 2009. Après avoir été le seul port français à présenter une hausse de trafic en 2009, Rouen est en 2010 l’un des rares à afficher une évolution positive aux côtés de La Rochelle (+ 12,2 %), Nantes (+ 4,6 %) et Marseille (+ 3,3 %). « Mais nous sommes tout à fait lucides, a déclaré Philippe Deiss, directeur général du GPMR, lors de la présentation des résultats du port, le 19 janvier à Paris. Nous savons que cette année, la conjonction céréalière de quantité, de qualité et l’absence de concurrence à l’Est ne se renouvelleront peut-être pas. Nous notons toutefois que, hors céréales, notre progression 2010 approche 8 % ». Si les résultats 2010 du GPMR sont en effet largement portés par les céréales, les autres filières représentent tout de même 17,7 Mt. Les marchandises diverses sont en progrès (2,1 Mt, + 8,7 %). Les produits pétroliers raffinés (9,4 Mt, + 11,5 %) participent largement à la performance des vracs liquides ou encore des vracs solides en dehors des céréales avec 3,1 Mt (+ 6,7 %). Seul bémol au milieu de cette avalanche de bons résultats, le trafic conteneurs diminue de 10 % avec 208 299 EVP. Une baisse largement liée aux mouvements sociaux de l’année 2010 qui ont principalement freiné l’activité conteneurs au GPMR. Ce dernier demeure également le premier port français d’Afrique de l’Ouest avec plus de 350 navires en lignes régulières opérées annuellement au départ de Rouen. De janvier à octobre 2010, la hausse moyenne des trafics mensuels de lignes régulières avec les ports de la côte ouest de l’Afrique a tourné autour de 6 %. Depuis la deuxième partie 2010, le GPMR compte d’ailleurs un nouvel armement vers l’Afrique avec l’arrivée de Grimaldi « qui a jugé très satisfaisantes ses premières escales rouennaises ». Sur les Antilles et la Guyane, le trafic est reparti vers le haut (+ 20 %) après deux années de contraction. Pour Alain Bréau, président du conseil de surveillance du GPMR, les succès remportés en 2010 par le port de Rouen sont « le fruit du travail mené par la collectivité portuaire pour aller chercher les trafics auprès des acteurs économiques ». Chaque année représente donc un nouveau défi pour développer les trafics et notamment ceux qui ne viennent pas naturellement à Rouen comme les marchandises diverses. Dans un tel contexte, l’achèvement de la réforme portuaire devient urgent afin de restaurer la confiance des chargeurs et des armements dans le fonctionnement non seulement du GPMR, mais de tous les ports français, ont indiqué les deux dirigeants du GPMR. L’autre grand enjeu de l’année 2011 pour le GPMR est l’ouverture du chantier d’amélioration des accès maritimes du port au cours du deuxième semestre. Les travaux devraient durer jusqu’en 2015. « En offrant un mètre de tirant d’eau supplémentaire aux navires dans le chenal de l’estuaire à Rouen, nous prévoyons de gagner 5 Mt par an à l’horizon 2020 », a précisé Philippe Deiss. Enfin, une stratégie commune entre le port de Rouen et ses homologues du Havre et de Paris devrait être validée vers la fin 2011 dans le cadre du Conseil de coordination interportuaire de la Seine, pour une mise en place en 2012.